Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants, et de le jeter aux petits chiens

Certains sont insultés de lire que Jésus désignait des êtres humains par le vocable de « chien » (Matthieu 7:6, 15:26-27). Ailleurs, il appelle Hérode un renard (Luc 13:32), il désigne ses disciples comme des brebis et leurs ennemis sont des loups (Jean 10:12), les profanes sont des porcs (Matthieu 7:6) et les damnés sont des boucs (Mt.25:32-33). Il est lui-même désigné parfois comme l’agneau, parfois comme le lion. Ce type de représentation est donc courant et doit être examiné dans le contexte de l’époque et dans les circonstances où elles ont été employées pour se faire une juste idée du sens intenté par Jésus en les utilisant. Il ne faut pas faire l’erreur de prendre le sens que nous leur prêtons dans notre société et le prêter à Jésus sans avoir examiné au préalable si c’est le même.

Lisons le contexte de la citation de titre servant de titre.

Matthieu 15:22 Et voici, une femme cananéenne, qui venait de ces contrées, lui cria : Aie pitié de moi, Seigneur, Fils de David ! Ma fille est cruellement tourmentée par le démon.
23 Il ne lui répondit pas un mot, et ses disciples s’approchèrent, et lui dirent avec instance : Renvoie-la, car elle crie derrière nous.
24 Il répondit : Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël.
25 Mais elle vint se prosterner devant lui, disant : Seigneur, secours-moi !
26 Il répondit : Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants, et de le jeter aux petits chiens.
27 Oui, Seigneur, dit-elle, mais les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres.
28 Alors Jésus lui dit : Femme, ta foi est grande ; qu’il te soit fait comme tu veux. Et, à l’heure même, sa fille fut guérie.

Les petits chiens dans le contexte concernaient les non-juifs. Dans la tête de Matthieu le juif, un chien ou un porc, c’est un non juif et ce n’était pas des animaux de compagnie comme on voit de nos jours chez les occidentaux ! Dans Matthieu 10:23, on voit que pour Matthieu, une fois que les apôtres avaient fini d’évangéliser les villes d’Israël, il pensait que Jésus allait revenir, tant pis pour les chiens et les porcs ! … et il n’était pas le seul à penser ainsi. Les apôtres avaient grondé Pierre d’avoir été parlé de Jésus à un païen, dix ans après la Pentecôte !

Actes 11:1 Les apôtres et les frères qui étaient en Judée apprirent que les non-Juifs avaient eux aussi fait bon accueil à la parole de Dieu.
2 Et lorsque Pierre monta à Jérusalem, ceux qui étaient circoncis lui adressèrent des reproches
3 en disant: «Tu es entré chez des incirconcis et tu as mangé avec eux!»

Pour les juifs, les païens étaient tous des chiens parce qu’ils étaient incapables comme les chiens de reconnaître la valeur de la loi. Quand les apôtres juifs sont devenus des disciples de Jésus, ils ont naturellement continué à penser que les païens seraient incapables de distinguer la valeur de la Bonne Nouvelle et allaient les fouler aux pieds comme les pourceaux et les dévorer comme les chiens.

Les premiers chrétiens ont ensuite transposé cela aussi dans leur langage en associant les chiens à ceux qui traitent l’évangile en lui manquant de considération.

Philippiens 3:2 Faites attention aux chiens, faites attention aux mauvais ouvriers, faites attention aux faux circoncis. 3 En effet, les vrais circoncis, c’est nous, qui rendons notre culte à Dieu par l’Esprit de Dieu, qui plaçons notre fierté en Jésus-Christ et qui ne mettons pas notre confiance dans notre condition.

Apocalypse 22:15 Dehors les chiens, les sorciers, ceux qui vivent dans l’immoralité sexuelle, les meurtriers, les idolâtres et tous ceux qui aiment et pratiquent le mensonge!

Donc, dans la pensée juive de l’époque, un non-juif était désigné sous le vocable de « chien ». Ce n’était pas un compliment ! Le chien n’était pas alors le meilleur ami de l’homme comme aujourd’hui mais même maintenant, c’est insultant de traiter quelqu’un de chien, au Québec, on signifie par là qu’il est mesquin et méchant.

Ce n’est pas cela que l’image du chien véhiculait à l’époque, c’est plutôt que les chiens mangeaient n’importe quoi, ne faisant pas la différence entre les choses profanes et les choses saintes (Mt.7:6) et retournaient volontiers manger ce qui les avait fait vomir. Comme les païens n’avaient pas été enseignés par la loi de Moïse, ils ne savaient pas faire la différence entre ce qui était pur et impur. Ils continuaient à pratiquer les péchés qui les rendaient malades, image du chien qui retourne à ce qu’il a vomi.

Matthieu 7:6 Ne donnez pas les choses saintes aux chiens, et ne jetez pas vos perles devant les pourceaux, de peur qu’ils ne les foulent aux pieds, ne se retournent et ne vous déchirent.

Proverbes 26:11 Comme un chien qui retourne à ce qu’il a vomi, ainsi est un insensé qui revient à sa folie.

Il y a aussi l’anneau d’or au groin du porc qui n’a pas d’affaire là puisque le porc ne sait pas en apprécier la valeur, comme la belle femme qui ne sait pas reconnaître la valeur de ce que Dieu lui a donnée et ne lui est pas reconnaissante. Quand un chrétien pèche, Il se comporte comme un chien, car il ne tient plus compte de la valeur du don du Saint-Esprit en lui qu’il attriste. Comme le porc, il est en train de piétiner ce qu’il y a de plus précieux.

Jésus ne faisait donc que refléter la pensée de son époque pour tester la foi de cette femme afin de voir comment elle réagirait. D’ailleurs, la femme ne semble pas s’en offusquer du tout, elle devait être au courant de cette manière des juifs de désigner les non-juifs. Mais juste de la manière que Jésus répond à la demande de cette femme, cela montre qu’il la considérait bien plus que sa manière de parler pourrait laisser penser. Quand on regarde combien le Seigneur nous aime, c’est bien évident qu’il ne nous considère pas comme des petits chiens ! Il n’a pas donné sa vie pour des chiens !

Ailleurs Jésus appelle les non-juifs des brebis qui se trouvaient dans une autre bergerie et qui un jour allaient croire en lui.

Jean 10:16 J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cette bergerie ; celles-là, il faut que je les amène ; elles entendront ma voix, et il y aura un seul troupeau, un seul berger.

Nous sommes précieux aux yeux de Dieu, c’est pourquoi nous avons été rachetés à un grand prix.

1 Corinthiens 6:20 Car vous avez été rachetés à un grand prix. Glorifiez donc Dieu dans votre corps et dans votre esprit, qui appartiennent à Dieu.

Le prix payé montre la valeur que nous avons à ses yeux, elle est bien plus grande que celle accordée à n’importe quel animal :

Matthieu 10:29 Ne vend-on pas deux passereaux pour un sou ? Cependant, il n’en tombe pas un à terre sans la volonté de votre Père. 30 Et même les cheveux de votre tête sont tous comptés. 31 Ne craignez donc point : vous valez plus que beaucoup de passereaux.

mars 10, 2019

Étiquettes :
  • Laisser un commentaire

    Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *