Est-ce que Dieu se repent ou pas ?
Certains textes disent que Dieu ne se repent pas, par exemple Nombres 23:18-19, alors que d’autres textes nous montrent que dans les faits, Dieu s’est repenti à plusieurs reprises, par exemple Genèse 6:6-7. C’est confondant. Ceux qui cherchent des incohérences dans la Bible pour discréditer Dieu et sa Parole se délectent de ce genre de contradiction apparente.
Voici comment l’érudit Arthur Pink (1886-1952) attaque ce problème :
L’explication est très simple. Quand Dieu parle de Lui-même, Dieu accommode Son langage à nos capacités limitées. Il se décrit lui-même avec un corps ayant des bras, des yeux, des oreilles, des mais, etc. Il parle de Lui-même comme « s’éveillant » (Psaume 78:65), comme « se levant tôt » (Jérémie 7:13) ; cependant Il ne sommeille ni ne dort. Quand Il institue un changement dans ses tractations avec les hommes, Il décrit Sa manière de faire comme étant une « repentance »
Arthur Pink soulève un bon point, il y a un anthropomorphisme indéniable dans les Écritures, ceci est certainement à prendre en considération. On pourrait s’arrêter là, mais je resterais un peu sur mon appétit ! Quand on y regarde de plus près, on trouve deux textes qui affirment que Dieu ne se repent pas, textes prononcés par deux prophètes ; Balaam et Samuel.
Nombres 23:18 Balaam prononça son oracle, et dit: Lève-toi, Balak, écoute ! Prête-moi l’oreille, fils de Tsippor !
19 Dieu n’est point un homme pour mentir, ni fils d’un homme pour se repentir. Ce qu’il a dit, ne le fera-t-il pas ? Ce qu’il a déclaré, ne l’exécutera-t il pas ?
20 Voici, j’ai reçu l’ordre de bénir : Il a béni, je ne le révoquerai point.
Certains commentateurs, comme Pink, avancent que Balaam voulait dire que Dieu se repent mais qu’Il ne se repent pas à la manière des fils de l’homme et c’est vrai dans le sens que Dieu n’a jamais péché, Il ne peut donc pas se repentir comme l’homme est appelé à se repentir. L’homme se repent d’avoir mal agi, mais Dieu n’agit jamais mal, alors Il ne peut s’en repentir.
L’étude minutieuse du contexte est toujours très importante pour déterminer le sens des termes employés. Dieu avait fait une alliance avec Abraham et sa descendance, Il leur avait promis avec serment qu’Il allait les bénir. Balaam savait que Dieu ne pouvait revenir sur son serment.
Romains 11:29 Car Dieu ne se repent pas de ses dons et de son appel.
Mais Balaam était rusé, il savait aussi que la bénédiction de Dieu était conditionnelle au comportement d’Israël, lire Deutéromone 28
Deutéronome 28:1 Si tu obéis à la voix de l’Eternel, ton Dieu, en observant et en mettant en pratique tous ses commandements que je te prescris aujourd’hui, l’Eternel, ton Dieu, te donnera la supériorité sur toutes les nations de la terre. 2 Voici toutes les bénédictions qui se répandront sur toi et qui seront ton partage, lorsque tu obéiras à la voix de l’Eternel, ton Dieu: (…) 15 Mais si tu n’obéis point à la voix de l’Eternel, ton Dieu, si tu n’observes pas et ne mets pas en pratique tous ses commandements et toutes ses lois que je te prescris aujourd’hui, voici toutes les malédictions qui viendront sur toi et qui seront ton partage:
Alors, il a enseigné au roi de Moab Balak comment mettre une occasion de chute devant le peuple d’Israël pour que Dieu le maudisse, cf. Apocalypse 2:14.
Je vais me charger de vous prouver l’énoncé qui suit :
Dieu ne change pas d’idée (metanoeo en grec, repentir en français, on verra cela en détail plus loin), dans ce sens, il n’est pas comme les hommes pour se repentir, il a toujours décrété que sa bénédiction sur les hommes dépendait de leur comportement. Quand les hommes se comportement mal, cela afflige Dieu et Il se console en retirant sa bénédiction des hommes (dans ce sens, il « se repent ») et Il leur fait goûter aux conséquences amères de s’être éloignés de Lui. Je reviendrai là-dessus plus loin en citant Romains 1:18,24,28.
Le verbe hébreu employé pour exprimer cette attitude de « repentance » chez Dieu est le verbe « nacham » dont l’idée première est un sentiment, consoler. La plupart du temps, dans les 108 fois où il est employé, il est traduit ainsi.
Psaumes 86:17 Opère un signe en ma faveur ! Que mes ennemis le voient et soient confus ! Car tu me secours et tu me consoles (nacham), ô Eternel !
Psaumes 119:76 Que ta bonté soit ma consolation (nacham), comme tu l’as promis à ton serviteur !
Esaïe 12:1 Tu diras en ce jour-là : Je te loue, ô Eternel ! Car tu as été irrité contre moi, ta colère s’est apaisée, et tu m’as consolé (nacham).
Comparons avec les autres mots de la même famille de mots. On a aussi « nocham » consolation, « Néhémie (Nechemiyah ») qui veut dire « l’Éternel a consolé », « Nachamani » : miséricordieux, compatissant.
Le verbe nacham est traduit de plusieurs manières en français, mais cette idée de base de consoler quelqu’un qui est affligé est facile à retracer :
Psaume 23:4 Quand je marche dans la vallée de l’ombre de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi : ta houlette et ton bâton me rassurent (nacham).
La vallée de l’ombre de la mort est un lieu affligeant mais la houlette et le bâton de Dieu nous apportent le réconfort, la consolation.
Job 7:13 Quand je dis : Mon lit me soulagera (nacham), ma couche calmera mes douleurs,
14 c’est alors que tu m’effraies par des songes, que tu m’épouvantes par des visions.
Job espérait être consolé dans son sommeil, mais il faisait de terribles cauchemars.
Psaumes 90:13 Reviens, Eternel ! Jusques à quand ? … Aie pitié (nacham) de tes serviteurs !
Les serviteurs (le peuple de Dieu) sont affligés, la prière est que Dieu rétablisse la communion pour les consoler, cf. Psaume 135:14 et Esaïe 51:3.
Regardons maintenant attentivement les endroits où nacham est traduit par repentir.
1° Quand il est traduit que Dieu se « repent », l’idée est que Dieu est affligé par le comportement humain, il se console en retirant sa bénédiction. Balaam savait cela !
Genèse 6:6 L’Eternel se repentit d’avoir fait l’homme sur la terre, et il fut affligé en son cœur.7 Et l’Eternel dit : J’exterminerai de la face de la terre l’homme que j’ai créé, depuis l’homme jusqu’au bétail, aux reptiles, et aux oiseaux du ciel ; car je me repens de les avoir faits.
À cause de la « nacham » (le regret, la peine ) de Dieu, Dieu se console en envoyant le déluge (les larmes de Dieu ?), mais le plan de Dieu continua quand même pour l’humanité à travers la « nacham » (la compassion, la miséricorde, la consolation) qu’il a eu pour Noé et sa famille. De même, il regrette d’avoir établi Saül comme roi (1Samuel 15:11), le mépris de Saül pour la Parole de Dieu a affligé Dieu et Dieu a retiré sa bénédiction de Saül : celui-ci a perdu sa royauté (1Samuel 15:1-9), Dieu a retiré Son esprit de sur lui et un esprit mauvais a pris sa place (1Samuel 16:14). Dieu se console en faisant la grâce à David de devenir roi à la place de Saül. Le prophète Samuel avait pris très mal le rejet de Saül comme roi et avait repris des paroles semblables à celles de Balaam pour tenter de faire revenir Dieu sur sa décision (1Samuel 15:29,35). Samuel ne réalisait pas que Dieu n’avait pas changé son plan, Il était juste affligé de l’attitude méprisante de Saül, Il avait toujours prévu que le Messie descendrait de David et Il s’est consolé en mettant son plan à l’exécution.
1 Samuel 15:11 Je me repens d’avoir établi Saül pour roi, car il se détourne de moi et il n’observe point mes paroles. Samuel fut irrité, et il cria à l’Eternel toute la nuit.
1 Samuel 15:29 Celui qui est la force d’Israël ne ment point et ne se repent point, car il n’est pas un homme pour se repentir .
1 Samuel 15:35 Samuel n’alla plus voir Saül jusqu’au jour de sa mort ; car Samuel pleurait sur Saül, parce que l’Eternel se repentait d’avoir établi Saül roi d’Israël.
On peut pousser le raisonnement et se demander « mais si Dieu connaît l’avenir et savait qu’Il allait le regretter, alors pourquoi a-t-Il quand même été dans cette direction ? Pourquoi avoir fait nommer Saül roi ? Pourquoi ne pas avoir simplement attendu quelques dizaines d’années de plus que David soit assez vieux pour devenir roi ? » La Bible ne donne pas de réponse précise à cette question, mais le principe général c’est que Dieu fait tout selon le bon conseil de Sa volonté (Éphésiens 1:11). Dieu avait ses raisons de faire nommer roi Saül même s’Il savait qu’Il allait le regretter par la suite. Même chose avec la création des hommes, Il l’a regrettée (Genèse 6:6-7) et pourtant on sait bien que cela faisait partie de son plan établi dès avant la fondation du monde, car Il a tout de même sauvé Noé et sa famille pour qu’un jour, sa prospérité enfante Jésus, le sauveur de l’humanité.
2° On emploie aussi le verbe « nacham » quand Dieu tire vengeance ou tire satisfaction, c’est sa façon de se consoler.
Esaïe 1:23 Tes chefs sont rebelles et complices des voleurs, tous aiment les présents et courent après les récompenses ; ils ne font pas droit à l’orphelin, et la cause de la veuve ne vient pas jusqu’à eux.
24 C’est pourquoi voici ce que dit le Seigneur, l’Eternel des armées, le Fort d’Israël: Ah ! je tirerai satisfaction (nacham) de mes adversaires, et je me vengerai de mes ennemis.
3° Quand Dieu décide de punir les gens, il arrive souvent qu’il « s’en repent » de sa colère, il se console, donc le verbe « nacham » est à nouveau utilisé.
Dieu se console en voyant les personnes s’humilier devant lui, comme le firent les Ninivites (Jonas 3:1 à 4:2, cf. Jérémie 18:8, 26:3, 13) ou le roi Ezéchias (Jérémie 26:19).
Jonas 3:1 La parole de l’Eternel fut adressée à Jonas une seconde fois, en ces mots:
2 Lève-toi, va à Ninive, la grande ville, et proclames-y la publication que je t’ordonne !
3 Et Jonas se leva, et alla à Ninive, selon la parole de l’Eternel. Or Ninive était une très grande ville, de trois jours de marche.
4 Jonas fit d’abord dans la ville une journée de marche ; il criait et disait : Encore quarante jours, et Ninive est détruite !
5 Les gens de Ninive crurent à Dieu, ils publièrent un jeûne, et se revêtirent de sacs, depuis les plus grands jusqu’aux plus petits.
6 La chose parvint au roi de Ninive ; il se leva de son trône, ôta son manteau, se couvrit d’un sac, et s’assit sur la cendre.
7 Et il fit faire dans Ninive cette publication, par ordre du roi et de ses grands ; Que les hommes et les bêtes, les bœufs et les brebis, ne goûtent de rien, ne paissent point, et ne boivent point d’eau !
8 Que les hommes et les bêtes soient couverts de sacs, qu’ils crient à Dieu avec force, et qu’ils reviennent tous de leur mauvaise voie et des actes de violence dont leurs mains sont coupables !
9 Qui sait si Dieu ne reviendra pas et ne se repentira pas, et s’il ne renoncera pas à son ardente colère, en sorte que nous ne périssions point ?
10 Dieu vit qu’ils agissaient ainsi et qu’ils revenaient de leur mauvaise voie. Alors Dieu se repentit du mal qu’il avait résolu de leur faire, et il ne le fit pas.
4:1 Cela déplut fort à Jonas, et il fut irrité.
2 Il implora l’Eternel, et il dit : Ah ! Eternel, n’est-ce pas ce que je disais quand j’étais encore dans mon pays ? C’est ce que je voulais prévenir en fuyant à Tarsis. Car je savais que tu es un Dieu compatissant et miséricordieux, lent à la colère et riche en bonté, et qui te repens du mal.
Jonas savait que Dieu ne pouvait pas changer son caractère, il savait qu’il n’y avait pas de changement de pensée, de « metanoia » en Dieu, Joans savait que Dieu était compatissant et miséricordieux, que Sa « nacham » Le pousserait à la consolation plutôt qu’à la punition quand les gens cessent leur mauvais comportement.
Le jugement annoncé par Dieu survient à cause du mauvais comportement (lire tout le chapitre de Deutéronome 28), alors si le mauvais comportement change, le jugement cède la place à la miséricorde divine, comme le prophète Jérémie l’exprime à plusieurs reprises…
Jérémie 18:8 Mais si cette nation, sur laquelle j’ai parlé, revient de sa méchanceté, je me repens (nacham) du mal que j’avais pensé lui faire.
Jérémie 26:3 Peut-être écouteront-ils, et reviendront-ils chacun de leur mauvaise voie ; alors je me repentirai du mal que j’avais pensé leur faire à cause de la méchanceté de leurs actions.
Jérémie 26:13 Maintenant réformez vos voies et vos œuvres, écoutez la voix de l’Eternel, votre Dieu, et l’Eternel se repentira du mal qu’il a prononcé contre vous.
Le prophète Joël résume bien aussi cette réalité :
Joël 2:13 Déchirez vos cœurs et non vos vêtements, et revenez à l’Eternel, votre Dieu ; car il est compatissant et miséricordieux, lent à la colère et riche en bonté, et il se repent (nacham) des maux qu’il envoie.
14 Qui sait s’il ne reviendra pas et ne se repentira pas (nacham), et s’il ne laissera pas après lui la bénédiction, des offrandes et des libations pour l’Eternel, votre Dieu ?
Dieu se console et apaise sa colère aussi en voyant des gens intercèdent pour les coupables comme le fit Moïse dans Exode 32:11-14 ou le prophète Amos 7:1-6 :
Exode 32:11 Moïse implora l’Eternel, son Dieu, et dit : Pourquoi, ô Eternel ! ta colère s’enflammerait-elle contre ton peuple, que tu as fait sortir du pays d’Egypte par une grande puissance et par une main forte ?
12 Pourquoi les Egyptiens diraient-ils: C’est pour leur malheur qu’il les a fait sortir, c’est pour les tuer dans les montagnes, et pour les exterminer de dessus la terre ? Reviens de l’ardeur de ta colère, et repens-toi du mal que tu veux faire à ton peuple.
13 Souviens-toi d’Abraham, d’Isaac et d’Israël, tes serviteurs, auxquels tu as dit, en jurant par toi-même : Je multiplierai votre postérité comme les étoiles du ciel, je donnerai à vos descendants tout ce pays dont j’ai parlé, et ils le posséderont à jamais.
14 Et l’Eternel se repentit (nacham) du mal qu’il avait déclaré vouloir faire à son peuple.
Amos 7:1 Le Seigneur, l’Eternel, m’envoya cette vision. Voici, il formait des sauterelles, Au moment où le regain commençait à croître ; C’était le regain après la coupe du roi.
2 Et comme elles dévoraient entièrement l’herbe de la terre, Je dis : Seigneur Eternel, pardonne donc ! Comment Jacob subsistera-t-il ? Car il est si faible !
3 L’Eternel se repentit (nacham) de cela. Cela n’arrivera pas, dit l’Eternel.
4 Le Seigneur, l’Eternel, m’envoya cette vision. Voici, le Seigneur, l’Eternel, proclamait le châtiment par le feu ; Et le feu dévorait le grand abîme Et dévorait le champ.
5 Je dis : Seigneur Eternel, arrête donc ! Comment Jacob subsistera-t-il ? Car il est si faible !
6 L’Eternel se repentit (nacham) de cela. Cela non plus n’arrivera pas, dit le Seigneur, l’Eternel.
Dieu se console simplement aussi parce qu’il se souvient de ses alliances. Par exemple, son alliance de bénédiction faite à Abraham et décide de ne pas détruire complètement Isarël (2Samuel 24:16) alors il ne traite pas son peuple comme le mériteraient ses iniquités.
2 Samuel 24:16 Comme l’ange étendait la main sur Jérusalem pour la détruire, l’Eternel se repentit de ce mal, et il dit à l’ange qui faisait périr le peuple : Assez ! Retire maintenant ta main. L’ange de l’Eternel était près de l’aire d’Aravna, le Jébusien.
Mais il arrive un temps où Dieu décide de punir le monde, des peuples, des gens ; il a envoyé le déluge, il a fait déporter Israel, il a fait périr Jézabel.
Jérémie 4:27 Car ainsi parle l’Eternel : Tout le pays sera dévasté ; mais je ne ferai pas une entière destruction.
28 A cause de cela, le pays est en deuil, et les cieux en haut sont obscurcis ; Car je l’ai dit, je l’ai résolu, et je ne m’en repens pas, je ne me rétracterai pas.
Jérémie 15:6 Tu m’as abandonné, dit l’Eternel, tu es allée en arrière ; mais j’étends ma main sur toi, et je te détruis, je suis las d’avoir compassion (nacham)
Et un jour, ce sera la fin du monde qu’on connaît …
En grec, le mot repentance traduit « metanoia », ce qui signifie un changement de pensée, comme on l’a vu, ce n’est le concept premier qui est rattaché au terme « nacham ». Il est important de souligner que la version grecque de l’Ancien Testament, la LXX, ne choisit jamais le mot « metanoia » pour terme « nacham » dans les passages où Louis Segond a traduit par repentir en français. Par exemple, Dans Genèse 6:6-7 c’est le verbe enthumeomai (considérer) qui est utilisé. Dieu ne change jamais de pensée (Malachie 3:6, Jacques 1:17), son plan est immuable (Esaïe 46:10-11, Romains 11:32).
Esaïe 46:10 J’annonce dès le commencement ce qui doit arriver, et longtemps d’avance ce qui n’est pas encore accompli ; Je dis : mes arrêts subsisteront, et j’exécuterai toute ma volonté.
11 C’est moi qui appelle de l’orient un oiseau de proie, d’une terre lointaine un homme pour accomplir mes desseins, je l’ai dit, et je le réaliserai ; je l’ai conçu, et je l’exécuterai.
Gleason Archer fait remarquer ceci:
Le changement d’attitude de l’homme envers Dieu requiert un changement d’attitude de Dieu envers l’homme (Archer donne aussi l’exemple de Jonas). Cependant quand il est question de ses plans concernant les alliances envers son peuple, Dieu est vraiment incapable de repentance – comme Balaam le souligne dans Nombres 23:19, Le contexte concerne le but déterminé de Dieu de bénir Israël, en dépit de toutes les machinations du roi Balak de Moab qui essayait de soudoyer le prophète de l’Éternel pour amener une malédiction sur la nation hébraïque. Dans une telle situation, Dieu est incapable de repentance.
Son plan est immuable ; Il a toujours décidé d’apaiser Sa colère et de pardonner ceux qui se repentent et de laisser cours à Sa colère en cessant de bénir ceux qui persistent dans le mal, Il a même promis qu’Il agirait ainsi, lire Deutéronome 28. L’apôtre Paul relève ce fait dans Romains 1 :
Romains 1:18 La colère de Dieu se révèle du ciel contre toute impiété et toute injustice des hommes qui retiennent injustement la vérité captive (…)
24 C’est pourquoi Dieu les a livrés à l’impureté (…)
28 Comme ils ne se sont pas souciés de connaître Dieu, Dieu les a livrés à leur sens réprouvé
Il y a donc une nuance importance entre la repentance dans l’hébreu et la repentance dans le grec. En hébreu, ce terme « nacham » touche plutôt les sentiments, alors que « metanoia » en grec pointe plutôt vers le changement de pensée.
À la vue de tous les textes bibliques, on pourrait penser que le comportement humain semble avoir une influence sur Dieu. Dans un sens oui, mais en fait, Dieu sait toutes choses d’avance, il sait quand les gens vont se repentir ou non et cela est en ligne avec son caractère miséricordieux quand il décide de ne pas les punir.
2Pierre 3:9 Le Seigneur ne tarde pas dans l’accomplissement de la promesse, comme quelques-uns le croient ; mais il use de patience envers vous, ne voulant pas qu’aucun périsse, mais voulant que tous arrivent à la repentance.
En résumé, si l’homme se repent de son mauvais comportement, alors Dieu peut aussi se « repentir » dans le sens de « nacham » de la correction qu’il allait lui infliger car il est lent à la colère, compatissant et miséricordieux.
Mais si les hommes refusent de se repentir de leur mauvais comportement, cela peut amener Dieu à se « repentir » dans le sens de « nacham » et non dans le sens de « metanoia ». Dieu sera affligé dans son coeur et regrettera de les avoir bénis, Il peut alors décider de se « repentir » dans le sens de « nacham » en leur retirant sa faveur, et même en les faisant périr, comme on lit dans Jé.4:27, 15:6 et comme ce sera le cas à la fin de ce monde.
Dieu ne se repentira jamais de la nouvelle alliance qu’il a faite avec nous et scellée par le sang de Jésus-Christ.
Quand Dieu a nommé Jésus comme sacrificateur pour toujours, à la manière de Melchisédek, c’est aussi une nouvelle alliance qu’Il ne le regrettera jamais d’autant plus que Jésus se comporte toujours bien, Il fait toujours ce qui plaît à Dieu.
Psaumes 110:4 L’Eternel l’a juré, et il ne s’en repentira point : Tu es sacrificateur pour toujours, à la manière de Melchisédek.
En ce qui concerne donc le plan de Dieu pour le salut en Jésus-Christ, Dieu ne s’en repentira jamais, Il en a fait le serment :
Hébreuc 6:16 Or les hommes jurent par celui qui est plus grand qu’eux, et le serment est une garantie qui met fin à tous leurs différends.
17 C’est pourquoi Dieu, voulant montrer avec plus d’évidence aux héritiers de la promesse l’immutabilité de sa résolution, intervint par un serment,
18 afin que, par deux choses immuables, dans lesquelles il est impossible que Dieu mente, nous trouvions un puissant encouragement, nous dont le seul refuge a été de saisir l’espérance qui nous était proposée.
19 Cette espérance, nous la possédons comme une ancre de l’âme, sûre et solide ; elle pénètre au delà du voile,
20 là où Jésus est entré pour nous comme précurseur, ayant été fait souverain sacrificateur pour toujours, selon l’ordre de Melchisédek.
1Jean 2:1 Mes petits enfants, je vous écris ces choses, afin que vous ne péchiez point. Et si quelqu’un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ le juste.
2 Il est lui-même une victime expiatoire pour nos péchés, non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier.
Oui, Dieu s’est « repenti » dans le passé ; Il a éprouvé des regrets et Il a eu le coeur affligé, mais Il n’a jamais changé d’idée, Il n’a jamais fait de « metanoia », par exemple, Il a fait le serment que Jésus serait toujours là comme sacrificateur pour intercéder pour nous. Si Moïse et Amos ont réussi à susciter la miséricorde divine, combien plus, l’avocat Jésus gagnera toujours ses causes quand Il plaidera en présentant Son sang qui a coulé pour nos péchés !
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