Je vous salue, Marie, mère de Jésus

L’église de Rome aime bien saluer Marie. Ça remonte à très loin. Dans le Nouveau Testament, l’ange Gabriel est le premier à saluer Marie.

Luc 1:26 Le sixième mois, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, 27 chez une vierge fiancée à un homme de la famille de David, appelé Joseph. Le nom de la vierge était Marie. 28 L’ange entra chez elle et dit: «Je te salue, toi à qui une grâce a été faite, le Seigneur est avec toi. Tu es bénie parmi les femmes.»

Quand on a le Seigneur avec nous, c’est une grande source de bénédiction. Même si Marie était humble et obéissante, l’ange Gabriel mentionne que c’était une grâce que Dieu lui a faite. Une grâce, par définition, c’est quelque chose qu’on ne mérite pas, sinon ce n’est plus une grâce. Le bon Dieu nous traite tous mieux qu’on le mérite.

On retrouve une autre salutation faite à Marie à un seul autre endroit dans la Bible. L’apôtre Paul a aussi envoyé ses salutations à Marie, soulignant son travail à l’église. Dans l’église primitive, les femmes participent, elles ne sont pas que des spectatrices, voir aussi Priscille, Junia, Évodie, Synthyche, Eunice, Lydia, etc.

Romains 16:6 Saluez Marie, qui a beaucoup travaillé pour vous.

C’est très peu probable que cette Marie, oeuvrant dans l’église de Rome dans les années 50 soit la même que Marie, mère de Jésus, car à cette époque, le prénom de Marie était très populaire ; en plus de cette Marie à Rome et de Marie la mère de Jésus (19 fois dans la Bible), il y avait Marie de Magdala (13 fois), Marie la soeur de Marthe (11 fois), Marie la mère de Jacques (9 fois) et Marie la mère de Jean Marc. Donc, cela n’allait pas de soi que Paul parlait de Marie, mère de Jésus.

Considérons aussi le fait que l’apôtre Jean est celui à qui Jésus avait confié sa mère (Jean 19:26-27) vivait à Jérusalem, comme on peut lire dans Actes 8:25. Par la suite, Irénée de Lyon, un Père de l’église qui avait connu Polyccarpe, disciple de Jean, raconte (Irénée – Contre les hérésies III 1:2) qu’avant la destruction de Jérusalem en 70, Jean était allé vivre à Éphèse. Il doit donc y avoir amené Marie avec lui. Après, selon Clément d’Alexandrie, Jean fut exilé à Patmos en 94.

Marie fut bien appréciée à Éphèse, ancien siège de la déesse Artémise. C’est à Éphèse en 431 qu’elle fut proclamée mère de Dieu lors d’un concile, la raison donnée était d’appuyer la divinité de Jésus (Philippiens 2:5-10) contre le prêtre Nestor qui la niait et avait obtenu beaucoup de support international. Le raisonnement était le suivant, puisque Jésus possède la nature divine (Colossiens 2:9) et est appelé Dieu dans la Bible (Jean 1:1), alors Marie qui l’a porté dans son sein est la mère de Dieu, non pas du Dieu éternel, mais du Dieu fait homme, de Jésus-Christ né d’une femme sous la loi (Galates 4:4).

Colossiens 2:9 En effet, c’est en lui qu’habite corporellement toute la plénitude de la divinité.

L’effet secondaire de cette décision de proclamer Marie, mère de Dieu, fut que le culte de Marie se développa exponentiellement par la suite alors qu’auparavant c’était graduellement que Marie attirait l’attention comme on le voit dans les évangiles. Marc, le plus vieil évangile en parle très peu, Matthieu pas beaucoup plus, Luc lui donne plus de place, même chose pour Jean qui a écrit son évangile en dernier. Irénée, un disciple de Polycarpe, sauvé par le ministère de Jean, a écrit que Marie était la nouvelle Eve.

« Car, de même qu’Ève, ayant pour époux Adam, et cependant encore vierge – car ils étaient nus tous les deux dans le paradis et n’en avaient point honte (Gn 2,25), parce que, créés peu auparavant, ils n’avaient pas de notion de la procréation : il leur fallait d’abord grandir, et seulement ensuite se multiplier (Gn 1,28) – de même donc qu’Ève, en désobéissant, devint cause de mort pour elle-même et pour tout le genre humain, de même Marie, ayant pour époux celui qui lui avait été destiné par avance, et cependant Vierge, devint, en obéissant, cause de salut (cf. He 5,9) pour elle-même et pour tout le genre humain.

C’est pour cette raison que la Loi donne à celle qui est fiancée à un homme, bien qu’elle soit encore vierge, le nom d’épouse de celui qui l’a prise pour fiancée (Dt 22,23-24), signifiant de la sorte le retournement qui s’opère de Marie à Ève. Car ce qui a été lié ne peut être délié que si l’on refait en sens inverse les boucles du nœud. » -Irénée de Lyon, Contres les hérésies, III,22:4

Je saluerai aussi Marie quand j’aurai le plaisir de la rencontrer dans la gloire céleste et je la féliciterai pour avoir cru et obéi à la Parole de Dieu plutôt qu’avoir fait comme Ève.

juin 29, 2019

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  • si nous croyons que Marie est avec le Seigneur donc vivante. PPourquoi est ce mauvaise chose de le dire bienheureuse des maintenant, de proclamer la gloire que Dieu lui a fait grâce
    pourquoi ce malaise devant l’évidence?
    or si la foi anticipe,une chose avant son accomplissement et si nous sommes certain que Dieu a fait de cette femme un modèle, disons le, publions le sans complexe

    • Je crois avoir été très respectueux envers Marie, un excellent modèle d’humilité qui reconnaissait son besoin d’un Sauveur comme tous les autres êtres humains (Luc 1:47) et comme Dieu fait grâce aux humbles, c’est une grande grâce (cadeau immérité par définition) qui lui a été faite de porter le sauveur du monde en elle.

      La bienheureuse Marie est vivante, puisque le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob n’est pas le Dieu des morts mais bien des vivants, comme le rappelle notre Seigneur Jésus-Christ dans Luc 20:38. Elle peut certainement s’adresser à Dieu quand elle le désire, comme nous montre l’exemple de ceux qui avaient été décapités à cause de leur foi (Apocalypse 6:9-10).

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