Un Dieu d’amour ou un Dieu d’horreur?

«Si Dieu existe, alors il est horrible». Les athées clament que l’existence de maux tels que la guerre et la souffrance procurent des preuves contre l’existence d’un Dieu bon.

«Si l’enfer éternel existe, alors Dieu est horrible». Les universalistes pointent vers l’existence d’un Dieu qui est amour comme preuve contre l’existence de l’enfer éternel.

En tant qu’humanistes, les athées critiquent ce que la Bible fait connaître de Dieu en comparaison de ce que nous savons de l’amour humain. Sans autre standard qu’eux-mêmes pour mesurer la réalité, ils ressentent l’existence d’un Dieu d’amour incompatible avec des maux tels que les catastrophes naturelles et les désastres.

Les universalistes, même s’ils partent un point de vue très différent, finissent par faire quelque chose de similaire. En questionnant la compréhension traditionnelle de ce que la Bible fait connaître de Dieu, ils comparent la doctrine de l’enfer contre ce que nous connaissons de l’amour depuis une perspective humaine. Une fois de plus, sans aucun autre standard pour critiquer la Parole de Dieu, ils font appel à la raison humaine pour justifier leur position que l’existence d’un enfer éternel est incompatible avec l’existence d’un bon Dieu dont la nature est contrôlée par l’amour parfait.

L’amour humain versus l’amour divin


L’amour humain – l’extraordinaire amour humain – est peut-être la plus inspirante de toutes les expériences humaines. Comment l’amour de Dieu se mesure-t-elle contre une histoire si extraordinaire ? Comment un Dieu qui menace de justice rétributive en termes de torture consciente éternelle peut-il se réclamer de l’amour ? Ne serait-il pas plutôt, un Dieu d’horreur ?

En fait, le Nouveau Testament compare l’amour de Dieu avec l’amour humain. Mais il trouve que dans la comparaison, même l’amour extraordinaire humain n’arrive pas à la cheville, ne se compare même pas l’amour de Dieu. Et il y a des raisons qui nous en disent autant à propos de nous-mêmes qu’à propos de l’amour unique de Dieu.

Un droit d’être aimé ?

L’essence de l’amour se décrit en termes de dons. Nous mesurons le degré de l’amour par le coût de ce qui a été donné par le donneur en comparaison avec le mérite du receveur. Plus le coût est élevé pour le donneur et moins le receveur le mérite, plus l’amour est grand.

On ne devrait pas être surpris alors que la Bible explique l’amour de Dieu d’abord en termes de notre indignité d’être aimé un tant soit peu. Nous avons en fait perdu tout “droit” d’être aimés et nous encourons en réalité sa haine. Et comme pour toute vérité ancienne, les raisons peuvent être aussi difficiles à accepter pour les oreilles modernes.

Dieu n’a-t-il pas une responsabilité d’aimer toutes ses créatures ? N’avons-nous pas le “droit” à l’amour de Dieu en tant qu’enfants de leur Père ? Soyez certains d’une chose, la Bible maintient que Dieu a certainement aimé tout ce qu’il a créé.

Mais nous devons commencer en nous demandant si l’amour peut être “mérité”. Si l’amour dans son essence est un “don”, nous pourrions nous demander si l’amour peut vraiment être “mérité”.

Toute relation génère un certain nombre de droits et de responsabilités. Et chaque relation différente dans le monde détermine quelles tâches différentes existent pour donner tels cadeaux.

Une personne mariée a le droit à la fois de recevoir de l’amour et la responsabilité de donner de l’amour à cause des promesses qui ont été faites. Même si l’amour donné et reçu est vraiment un cadeau gratuit, il est néanmoins un devoir de le donner. Mais si leur conjoint cesse de les aimer dans le sens le plus fondamental, comme en commettant l’adultère, l’alliance relationnelle est brisée et le conjoint perd ce droit d’être aimé. En fait, le conjoint offensé a tous les droits de divorcer. Dans ce cas, l’échec de tenir la responsabilité d’aimer générée par cette relation crée en retour le droit de se séparer d’une manière formelle et permanente. En fait, dans la loi de Dieu dans l’Ancien Testament, cela pourrait nous faire un choc d’apprendre que de tels crimes étaient dignes de mort.

Un père a la responsabilité d’aimer son enfant. De même les enfants ont le devoir d’honorer et obéir à leur Père. Mais une fois de plus, cette relation peut être brisée, si par exemple un fils devient rebelle et s’endurcit contre son Père. Quelle perte de droits cet échec de responsabilité produira chez un tel fils ?
Nous allons répondre différemment selon notre vision du monde de la Paternité et de ce que cela nécessite. En tant que peuple moderne, nous pourrions nous demander «qu’est-ce que je ferais si j’étais un Père dans cette situation ?» Nous aspirons à être des pères fidèles, et pour nous cela peut vouloir dire tolérer absolument tout, peu importe ce que notre enfant fait ou devient.

Mais comment les anciennes cultures auraient pu réagir ? La désobéissance à la voix d’un Père dans plusieurs anciennes cultures était un déshonneur absolu. Dans cette situation, le fils perdait tout “droit” d’être aimé par son Père et même d’être appelé son fils. En fait, cela cause encore une plus grande commotion quand on lit dans la loi de Dieu dans l’Ancien Testament où la désobéissance endurcie d’un fils envers son Père était considérée comme une offense méritant la peine capitale.

Deutéronome 21:18 Si un homme a un fils indocile et rebelle, n’écoutant ni la voix de son père, ni la voix de sa mère, et ne leur obéissant pas même après qu’ils l’ont châtié, 19 le père et la mère le prendront, et le mèneront vers les anciens de sa ville et à la porte du lieu qu’il habite. 20 Ils diront aux anciens de sa ville : Voici notre fils qui est indocile et rebelle, qui n’écoute pas notre voix, et qui se livre à des excès et à l’ivrognerie. 21 Et tous les hommes de sa ville le lapideront, et il mourra. Tu ôteras ainsi le mal du milieu de toi, afin que tout Israël entende et craigne.

Ce que de telles références nous démontrent c’est que nos concepts modernes de paternité, même d’amour, sont peu susceptibles de s’appliquer à reculons à Dieu. En fait, la Bible lance l’affirmation que notre paternité est dérivée de celle de Dieu, et non l’inverse. Si nous voulons réfléchir sur Dieu et sa Paternité, et nous-mêmes en tant que ses enfants, nous avons besoin de renverser l’ordre et faire de sa révélation le point de départ.

Nos réactions face à ce que la Bible nous fait connaître au sujet de Dieu seront influencées par notre vision des Écritures en premier lieu. Si nous croyons que la révélation proposée de la Bible est l’autorité sur tous les sujets, alors peu importe comment nous trouvons cela difficile à digérer, nous allons croire que le vrai Dieu est à la fois le Dieu révélé dans la Bible et que ce Dieu est bon. Si nous croyons que Dieu est transcendant – ce qui veut dire que ses voies sont bien plus élevées que les nôtres et tellement incompréhensibles à nos yeux – alors nous ne placerons pas notre confiance dans notre raisonnement ou dans la théologie naturelle. Notre dépendance sera sur la révélation spéciale. Si nous croyons dans la vision biblique du péché humain, nous allons nous méfier complètement de nos raisonnements, de nos désirs et de nos émotions qui vont toujours tordre la vérité au sujet de Dieu à cause de notre état de pécheur.
La Bible nous dit à la fois ce que nous ne saurions pas autrement au sujet de Dieu et ce que nous ne croirions pas autrement au sujet de Dieu.

Dieu en tant que Père

La plus grande des relations qui existe dans le monde est celle entre nous et Dieu. La Bible nous fait connaître Dieu comme Créateur et comme Père. En tant que Créateur il est bon est aimant. En tant que Père il est fidèle mais aussi juste.

Et c’est ici que nous avons un problème. Parce que nous sommes des enfants désobéissants : têtus et rebelles, corrompus, croches et tordus.

Deutéronome 32:3 Car je proclamerai le nom de l’Eternel. rendez gloire à notre Dieu ! 4 Il est le rocher ; ses œuvres sont parfaites, car toutes ses voies sont justes ; c’est un Dieu fidèle et sans iniquité, Il est juste et droit. 5 S’ils se sont corrompus, à lui n’est point la faute ; la honte est à ses enfants, race fausse et perverse. 6 Est-ce l’Eternel que vous en rendrez responsable, peuple insensé et dépourvu de sagesse ? N’est-il pas ton père, ton créateur ? N’est-ce pas lui qui t’a formé, et qui t’a affermi ?

En tant qu’épouses, nous serions infidèles, adultères, méritant seulement qu’un Dieu haineux ayant tous les droits nous divorce complètement. En tant qu’enfants, nous méritons seulement la mort.

Dieu alors, n’est pas obligé de nous aimer du tout ; il n’a pas l’obligation de nous faire du bien d’aucune façon. En tant que ses créatures, en tant que sa propriété, nous continuons à devoir quelque chose à celui qui nous a faits, à qui nous appartenons et qui continue à soutenir nos vies et nous donne plusieurs bonnes choses. Même si nous ne le faisons pas, nous avons le devoir de l’aimer et la responsabilité de le servir. Mais nous manquons souvent de faire cela des pires manières possibles, par la désobéissance volontaire ce qui déshonore Dieu en tant que notre Père.

Alors méritons-nous son amour ? Nous méritons seulement son jugement.

Dieu en tant que juge

Le passage ci-dessus décrit Dieu premièrement en termes de justice, et de sa propre fidélité envers sa justice (Deutéronome 32:3-6). Par sa nature, Dieu fait venir le jugement «pour rendre la monnaie de la pièce» à nous qui le méritons à cause de notre méchanceté.

Le jugement de Dieu a été défini comme sa «juste rectification de son ordre moral». La justice qui caractérise le jugement de Dieu n’est pas la réconciliation à une quelconque norme universelle, mais elle est l’expression intrinsèque du propre caractère de Dieu (Deutéronome 32:4)

Encore et encore, l’Ancien Testament présente Dieu comme un juge (Ps 50:4; 75:7). Mais on le montre aussi comme le Père de tous, souvent dans le même contexte. Deutéronome 32:3-6 est un exemple (comparez le verset 4 et les versets 5-6).

Le jugement de Dieu n’est pas en tension avec sa Paternité (1Pierre 1:17). Nous le voyons peut-être ainsi et il serait difficile de nous imaginer Dieu comme à la fois Père et Juge. Mais parce que Dieu est le Créateur de nous tous, il est par origine à la fois notre Père – envers lequel nous lui devons tout honneur et obéissance – et notre Juge – qui nous demandera de payer une juste rétribution pour notre manquement de l’honorer et lui obéir.

Dieu en tant qu’amour

À la vue de cette connaissance, cela pourrait nous être un choc d’apprendre que nous soyons aimés de Dieu même juste un peu. Mais c’est seulement le commencement.

Dans Romains 5:6-10 l’apôtre Paul décrit l’énorme magnitude de l’amour manifesté envers nous par Dieu, lequel amour peut seulement être compris en contemplant jusqu’à quel point nous sommes indignes et détestables à ses yeux en premier lieu.

Haine méritée

Le passage de Romains 5 nous décrit à la fois comme impies (v.6); pécheurs (v.8) et même ennemis de Dieu (v.10). En tant que transgresseurs de la loi, nous sommes des criminels devant Dieu parce que chaque jour nous enfreindons ses saints commandements. En tant que rebelles, au lieu d’aimer Dieu comme c’est notre devoir, nous aimons autres choses à la place. Et en vivant de notre propre manière pour nous plaire à nous-mêmes, nous nous comportons comme si nous étions Dieu et rejetons le Père même qui nous a portés. Nous sommes devenus des fils insensibles, rebelles et corrompus. Et cela fait de nous des ennemis de Dieu, dans la pire de toutes les positions : nous sommes sous la colère sainte de Dieu ; nous méritons seulement sa colère (v.9)…

Le Dieu qui nous a aimés (déjà)

C’est seulement quand nous comprenons la description biblique de notre complète indignité devant Dieu que nous serons capables de comprendre ce que la Bible proclame au sujet de l’amour de Dieu. Ce que Romains 5:6-10 dit c’est que Dieu a démontré son amour, il l’a prouvé au-delà de tout doute, et il l’a manifesté pour clore toute question et toute suspicion. Et il l’a démontré en comparaison du seau gradateur de l’amour humain.

Romains 5: 6 Car, lorsque nous étions encore sans force, Christ, au temps marqué, est mort pour des impies. 7 A peine mourrait-on pour un juste ; quelqu’un peut-être mourrait-il pour un homme de bien. 8 Mais Dieu prouve son amour envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous. 9 A plus forte raison donc, maintenant que nous sommes justifiés par son sang, serons-nous sauvés par lui de la colère. 10 Car si, lorsque nous étions ennemis, nous avons été réconciliés avec Dieu par la mort de son Fils, à plus forte raison, étant réconciliés, serons-nous sauvés par sa vie.

Alors que nous étions encore dans cette situation dévastatrice devant Dieu, nous étions ceux qui le méritions le moins, avec aucun droit sinon celui d’être haïs.

Mais qu’est-ce que Dieu nous a donnés, à nous ses ennemis ? Dieu a donné un cadeau, et cela lui a coûté ce qu’il avait de plus cher. Le don de Dieu pour nous est une personne ; c’est le Christ lui-même qu’il a donné (v.6 et 8). Dieu n’a pas envoyé des prophètes ni des anges qui avaient moins de valeur à ses yeux. Il a envoyé son Fils – qui est lui-même un avec le Père. Et ainsi en Christ, Dieu nous donna tout – ce qu’il est lui-même.

Et sur quoi s’est-il donné ? Il s’est donné lui-même pour mourir sur une croix. Dieu lui-même n’est pas venu à nous dans la personne de Jésus pour nous donner sa sympathie ni ses conseils. Son amour était en pleine action ; c’est un amour qui a fait que Dieu est allé plus loin que nous sommes vraiment en mesure de comprendre. Celui qui donne la vie lui-même, a donné sa vie pour mourir aux mains de ses propres créatures.

Et quel type de mort ? La sienne n’était pas une mort humaine sans douleur. C’était l’horrible crucifixion romaine sur une croix – un instrument de torture réservé aux pires et plus bas de tous les criminels.

Pourquoi? Pourquoi Christ devait-il mourir? Était-ce parce que nous le méritions; était-ce parce que nous étions aimables? Nous avons déjà réalisé le contraire. Mais sa mort était pour nous, sa mort était ce que nos péchés méritaient (Ro.5:8), Christ est mort pour nous – qui sommes pécheurs – parce que le péché et la mort doivent aller ensemble. La mort est la pénalité de Dieu pour le péché.

Mais ici les péchés étaient les nôtres ; mais la mort était le sienne. Sa mort, sur la croix, était à notre place ; il portait sur lui la pénalité que nos péchés méritaient. Il est mort de notre mort, afin que la pénalité du péché sur nos têtes puissent être payée, afin que la justice de Dieu soit satisfaite, et que sa colère et sa haine sont enlevées, et que nous ne soyons plus ses ennemis.

Maintenant, parce que Christ est mort pour nous, nous pouvons avoir la paix avec Dieu. Nous pouvons à nouveau recevoir le droit de l’appeler “Père”. C’est l’amour. C’est l’amour incomparable.

Preuve de l’amour de Dieu

Dieu a prouvé son amour pour le monde par la mort de Christ pour le monde (Jean 3:16). C’était la propre démonstration de Dieu. Car même si nous étions aussi indignes que possible, Dieu nous a cependant donné lui-même le cadeau le plus précieux qui soit: Il nous a donné son propre Fils pour qu’il subisse la pleine colère de son propre jugement contre le péché. Ce faisant, il nous a tout donné, lui qui est le plus digne de tous. Et il n’y a rien qu’il n’a pas donné.

Où les athées et les universalistes ont erré

Dieu nous a montrés son amour pour nous alors que nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous (Romains 5:8). Voici quelque chose d’absolument inimaginablement étonnant; Dieu a déjà prouvé son amour; il l’a répandu sur le monde entier. Quand nous regardons à la croix et à sa mort pour le monde, nous pouvons actuellement connaître non seulement que Dieu est amour mais aussi la parfaite extension de cet amour.
Ainsi nous n’avons plus besoin de douter ou de questionner.

Même si la Bible soutient que Dieu est Dieu au-dessus de la guerre et de la souffrance dans le monde (Romains 1:18), les athées n’ont pas besoin d’aller plus loin que la croix pour voir que l’amour de Dieu est compatible avec ces réalités. Car c’est là la plus grande manifestation de l’amour suprême par la souffrance et la mort. C’était dans l’horreur que l’amour unique et incomparable de Dieu fut manifesté.

Et même si la Bible affirme l’existence et la réalité futur d’un enfer éternel, elle affirme aussi la preuve de l’amour de Dieu sur la croix où Christ lui-même a passé à travers l’enfer pour un monde qui s’en va vers cette destination. Il a souffert la sentence de l’enfer pour des ennemis qui continuent à rejeter son amour incompréhensible qu’il leur a manifestés.

En questionnant la compréhension traditionnelle de ce que la Bible nous révèle concernant le jugement éternel de Dieu, les universalistes espèrent voir l’amour suprême de Dieu manifesté à la fin de l’histoire quand Dieu va éventuellement vider l’enfer de tous les rebelles qui y restaient.

Mais le point central de la Bible est très différent. La fin de l’histoire vient au milieu de l’histoire. Entre avant et après Jésus-Christ, le Dieu qui est amour a fait briller la loupe sur un homme mort sur une croix, et a dit : «voici, c’est moi». Là, il a tout donné, car c’est là qu’il s’est donné lui-même, et il n’y a rien de plus qui pouvait être donné.

Les notes de Joe Towns que je vous traduis de l’anglais ci-dessus se sont inspirées d’une manière significative de l’excellente conférence apportée par Rob Smith, Sydney Missionary Bible College, Eschatology, 2010.

février 6, 2019

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