Comment se pratiquait le baptême d’eau au temps de Jésus, par immersion ou par aspersion ?
Le baptisé devait avoir auparavant passé par la repentance et la conversion, il devait être décidé à suivre Jésus, à être sauvé, à croire en lui Ac.8:38. Cette étape franchie, le baptisé et le baptiseur entraient dans l’eau. Voici quelques textes qui décrivent la pratique néo-testamentaire du baptême ; on trouvait un endroit où il y avait assez d’eau pour y entrer et en sortir ensuite.
Jean 3:22 Après cela, Jésus, accompagné de ses disciples, se rendit dans la terre de Judée; et là il demeurait avec eux, et il baptisait.
23 Jean aussi baptisait à Enon, près de Salim, parce qu’il y avait là beaucoup d’eau; et on y venait pour être baptisé.
Matthieu 3:13 Alors Jésus vint de la Galilée jusqu’au Jourdain vers Jean, pour être baptisé par lui,
14 mais Jean s’y opposait en disant: «C’est moi qui ai besoin d’être baptisé par toi, et c’est toi qui viens vers moi?»
15 Jésus lui répondit: «Laisse faire maintenant, car il est convenable que nous accomplissions ainsi tout ce qui est juste», et Jean ne lui résista plus.
16 Dès qu’il fut baptisé, Jésus sortit de l’eau. Alors le ciel s’ouvrit pour lui et il vit l’Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui.
Actes 8:36 Comme ils continuaient leur chemin, ils arrivèrent à un point d’eau. L’eunuque dit: «Voici de l’eau. Qu’est-ce qui empêche que je sois baptisé?»
37 Philippe dit: «Si tu crois de tout ton coeur, cela est possible.» L’eunuque répondit: «Je crois que Jésus-Christ est le Fils de Dieu.»
38 Il fit arrêter le char. Philippe et l’eunuque descendirent tous les deux dans l’eau et Philippe baptisa l’eunuque.
39 Quand ils furent sortis de l’eau, l’Esprit du Seigneur enleva Philippe et l’eunuque ne le vit plus. Il poursuivit sa route tout joyeux.
Le fait qu’on mentionne qu’il y avait beaucoup d’eau et qu’on y entrait et sortait pour le baptême, rend possible la pratique du baptême par immersion, comme le sens original du mot grec « baptizô » le laisse penser. Cependant, au fil du temps, la signification du mot grec «baptizô» s’était élargie et ne désignait plus seulement l’immersion comme l’indique les textes suivants : Siracide 34:25, Lu.11:38 et Hé.9:10-23.
Siracide 34:25 Celui qui se lave (baptizô) après le contact d’un mort et qui le touche encore, que gagne-t-il à s’être lavé?
Certaines maisons de l’époque avait au sous-sol un bassin où on pouvait se faire des aspersions, mais on ne pouvait pas s’y plonger entièrement, ce qui montre que la définition du mot grec baptizô s’était élargie avec le temps. La maison du pharisien pouvait être dotée de ce type de bassin creusé à même le sol, ou alors il y avait à la place un bassin portatif comme celui utilisé par Jésus pour laver les pieds de ses disciples dans Jean 13.
Luc 11:38 Le pharisien vit avec étonnement qu’il ne s’était pas lavé (baptizô) avant le repas.
Ananias avait associé le lavement du corps avec le lavement des péchés grâce à Jésus.
Actes 22:16 Et maintenant, pourquoi tarder? Lève-toi, sois baptisé et sois lavé de tes péchés en faisant appel au nom du Seigneur.
Le passage de Hé.9:10 fait référence à ces ablutions qu’on désignait avec le nom grec « baptismos », baptême en français.
Hébreux 9:10 Avec les aliments, les boissons, les diverses ablutions (baptismois) et les règles relatives au corps, c’étaient des prescriptions imposées seulement jusqu’à une époque de réforme.
Ce dernier passage en particulier est un rappel des rites de purification par l’eau de l’Ancienne Alliance, ces antécédents bibliques du baptême n’étaient jamais des immersions.
Concernant le baptême effectué par Jean-Baptiste, rappelons que Jean était un prêtre, fils du prêtre Zacharie, descendant d’Aaron et de Lévi, tout comme sa mère Élisabeth. Les Lévites purifiaient le peuple en accomplissant des aspersions et non des immersions.
Nombres 8:5 L’Eternel parla à Moïse en ces termes:
6 “Prends tes Lévites du milieu des enfants d’Israël, et purifie-les.
7 Voici ce que tu leur feras pour les purifier: tu les aspergeras d’eau expiatoire. Ils passeront le rasoir sur tout leur corps, laveront leurs vêtements et se purifieront.
Cela tombera sous le sens que le lévite Jean-Baptiste purifie le peuple par des « bapstismois », c’est-à-dire, par des ablutions ou aspersions conformes à celles qui avaient été prescrites à Moïse par Dieu lui-même.
Si Jean-Baptiste effectuait ses baptêmes en aspergeant d’eau expiatoire le peuple, il serait incongru que Jésus et ses disciples effectuent plutôt leurs baptêmes par immersion.
La Didache est le plus vieux témoignage sur la pratique du baptême comme tel au temps des apôtres et ce texte confirme que le baptême dans une rivière était celui qui était préféré, comme celui pratiqué par Jean-Baptiste. Si on ne pouvait pas entrer dans une rivière, alors un bassin d’eau pour les ablutions pouvait faire l’affaire, sinon au moins un peu d’eau répandu 3 fois sur la tête.
1. Quant au baptême, baptisez ainsi : après avoir proclamé tout ce qui précède, baptisez au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit dans de l’eau vive (courante).
2. – Mais, si tu n’as pas d’eau vive, baptise dans une autre eau; si tu ne peux pas (baptiser) dans l’eau froide, que ce soit dans l’eau chaude. Si tu n’as ni l’une ni l’autre (en quantité suffisante), verse trois fois de l’eau sur la tête au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit.
3. – Avant le baptême, que celui qui administre le baptême et celui qui le reçoit se préparent par le jeûne et, si d’autres personnes le peuvent (qu’elles fassent de même); en tous cas tu commanderas à celui qui va être baptisé de jeûner un ou deux jours auparavant.
Les plus vieilles représentations artistiques du baptême le sont par aspersion. D’ailleurs pour certaines personnes, c’est la seule forme convenable, par exemple pour quelqu’un d’alité. Des siècles plus tard, on pratiquait aussi le baptême par immersion, Augustin d’Hippone fait remarquer à qu’à son époque, au cinquième siècle après Jésus, les deux formes de baptême étaient pratiquées sans que cela cause de distraction.
Dans l’histoire de l’Église, il y a eu des périodes où l’immersion a eu la prépondérance. Quand le baptême des bébés est devenu à la mode, il n’était plus question, bien entendu, de les baptiser par immersion, on est alors revenu au baptême par aspersion. Le baptême par immersion a fait un retour graduel avec la Réforme. Les premiers anabaptistes baptisaient encore par aspersion, en versant de l’eau sur la tête du baptisé.
Le baptême par aspersion semble plus plausible dans certains récits des Actes, par exemple, quand le baptême avait lieu dans des maisons (celle de Corneille Ac.10) ou même dans une prison dans Ac.16, pouvons-nous imaginer une prison une piscine creusée à cette époque, comme le suppose le commentateur Grotius ? Admettons qu’il ait raison, et même encore, y aurait-il encore de l’eau dans la piscine après le tremblement de terre ? Le tremblement de terre qui a fait ouvrir les solides serrures de la prison aura fait aussi craquer la piscine et l’eau serait toute partie ! Admettons que la piscine ait résisté au tremblement de terre, alors il y a pu se faire des baptêmes par immersion. Peut-être qu’un plan d’eau était tout près de la prison aussi.
Ac.16:32 Et ils lui annoncèrent la parole du Seigneur, ainsi qu’à tous ceux qui étaient dans sa maison. 33 Il les prit avec lui, à cette heure même de la nuit, il lava leurs plaies, et aussitôt il fut baptisé, lui et tous les siens. 34 Les ayant conduits dans son logement, il leur servit à manger, et il se réjouit avec toute sa famille de ce qu’il avait cru en Dieu.
Le geôlier lave les plaies des apôtres Paul et Silas, ensuite il se fait baptiser par eux avec toute sa famille et ils les emmènent dans son logement délabré par le tremblement de terre mais illuminé par la crainte et le tremblement des occupants devant la puissance de Dieu, un logement probablement modeste attenant manifestement à la prison puisque sa famille a été tout près pour se faire évangéliser en pleine nuit.
L’effusion rappelle la prophétie d’Ezéchiel 36:25-27 au sujet du baptême du Saint-Esprit qui a été aussi répandu, Ac.2:33.
Ezéchiel 36:25 Je répandrai sur vous une eau pure, et vous serez purifiés; je vous purifierai de toutes vos souillures et de toutes vos idoles.
26 Je vous donnerai un coeur nouveau, et je mettrai en vous un esprit nouveau; j’ôterai de votre corps le coeur de pierre, et je vous donnerai un coeur de chair.
27 Je mettrai mon Esprit en vous, et je ferai en sorte que vous suiviez mes ordonnances, et que vous observiez et pratiquiez mes lois.
D’ailleurs, les disciples ont réalisé que puisque le Saint-Esprit avait été répandu sur Corneille et les autres païens présents, cela ne faisait pas de sens de ne pas répandre sur eux aussi l’eau du baptême.
Actes 10:45 Tous les fidèles circoncis qui étaient venus avec Pierre furent étonnés de ce que le don du Saint-Esprit était aussi répandu sur les païens.
46 Car ils les entendaient parler en langues et glorifier Dieu. 10-47 Alors Pierre dit:
47 Peut-on refuser l’eau du baptême à ceux qui ont reçu le Saint-Esprit aussi bien que nous?
48 Et il ordonna qu’ils fussent baptisés au nom du Seigneur.
Paul compare le baptême à une mort, un ensevelissement et une résurrection.
Romains 6:3 Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ, c’est en sa mort que nous avons été baptisés?
4 Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême en sa mort, afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie.
5 En effet, si nous sommes devenus une même plante avec lui par la conformité à sa mort, nous le serons aussi par la conformité à sa résurrection,
Paul fait cette comparaison pour montrer le but du baptême et non son mode d’exécution, le but c’est de mourir à soi-même pour s’unir à Jésus et vivre comme un ressuscité qui cherche les choses d’en haut qui sont le fruit de l’Esprit. Cela ne concerne pas la manière que le baptême doit être effectué parce que Jésus n’est pas mort noyé, il n’a pas été enseveli dans l’eau, il n’a même pas été enseveli dans la terre, on l’avait déposé sur un lit de pierre dans une grotte et il est ressuscité tout sec ensuite. Par contre si on voit le baptême comme une association au sacrifice de Jésus où son sang aspergé sur nous, nous purifie de tout péché, alors l’analogie est plus probante. Ailleurs Paul compare le baptême comme si on s’habillait de Jésus (Ga.3:27), c’est clair que cela n’a rien à voir avec le fait d’être enseveli dans l’eau pour en ressortir ensuite une nouvelle personne, mais que cela illustre plutôt le dépouillement du vêtement de la chair pour revêtir celui de l’Esprit du Seigneur Jésus.
Galates 3:27 en effet, vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous vous êtes revêtus de Christ.
Romains 13:12 La nuit est avancée, le jour approche. Dépouillons-nous donc des oeuvres des ténèbres, et revêtons les armes de la lumière.
13 Marchons honnêtement, comme en plein jour, loin des excès et de l’ivrognerie, de la luxure et de l’impudicité, des querelles et des jalousies.
14 Mais revêtez-vous du Seigneur Jésus-Christ, et n’ayez pas soin de la chair pour en satisfaire les convoitises.
Voici maintenant des textes qui parlent du sang de Jésus qui a été aspergé sur nous pour nous purifier de tout péché, comme l’illustre le baptême lévitique par aspersion.
Hébreux 12:24 de Jésus qui est le médiateur de la nouvelle alliance, et du sang de l’aspersion qui parle mieux que celui d’Abel.
1Pierre 1:2 et qui sont élus selon la prescience de Dieu le Père, par la sanctification de l’Esprit, afin qu’ils deviennent obéissants, et qu’ils participent à l’aspersion du sang de Jésus-Christ: que la grâce et la paix vous soient multipliées!
1Jean 1:7 Mais si nous marchons dans la lumière, tout comme Dieu lui-même est dans la lumière, nous sommes en communion les uns avec les autres et le sang de Jésus-Christ son Fils nous purifie de tout péché.
C’est beau un baptême dans une rivière, ça nous rappelle l’eau vive dont parlait Jésus à la samaritaine dans Jean 4 et les fleuves d’eau vive dans Jean 7:37-39. L’eau stagnante de nos baptistères rappellent plutôt celle du puits de Jacob où la samaritaine venait puiser de l’eau non vive ! Et elle est plus chaude en plus, cela ne vient qu’en troisième position dans les meilleurs choix de la Didachè.
Pour ma part, j’ai été baptisé bébé catholique par aspersion et je me suis fait baptiser à nouveau dans une église baptiste par immersion, 18 ans plus tard, quand j’ai décidé de placer ma foi en Jésus-Christ, j’ai donc reçu le baptême sous les deux formes. J’ai aussi reçu l’effusion du Saint-Esprit. J’ai apprécié l’opportunité d’être baptisé à nouveau par immersion à l’âge adulte, même si c’était dans un baptistère avec de l’eau chaude, plutôt que dans une rivière (comme c’était un 26 mars au Québec, la rivière glaciale n’était pas une option !). Étant conscient de ce qui m’arrivait, j’ai pu confesser ma foi devant les hommes et pu signifier publiquement mon engagement à suivre Jésus-Christ, même si l’aspect publique du baptême est bien secondaire face à l’aspect spirituel, sinon Philippe aurait demandé à l’eunuque d’attendre qu’ils arrivent en ville plutôt que d’effectuer le baptême dans un lieu isolé de tous.
Je vous souhaite cette même grâce d’être capable de rappeler du jour de votre baptême par aspersion ou immersion, le mode choisi ne compte pas tant que le but visé alors que vous avez signifié devant Dieu et les hommes que vous êtes morts à vous-mêmes pour naître de nouveau en vous identifiant à la mort et la résurrection de votre Sauveur, le Seigneur Jésus-Christ, qui grâce à l’aspersion de Son sang, vous a purifié de tout péché.
Bonjour.
Connaissez vous la législation française sur le baptême en immersion en rivière ? Notre pays est tellement fermé sur la religion…
Je voudrais me faire baptiser en milieu naturel mais je ne sais pas si cela est possible chez nous…