Les sentiments parfois surprenants de Jésus

Paul nous encourage à avoir les mêmes sentiments qui étaient en Jésus-Christ, dans le contexte de Philippiens 2, c’était un appel à l’humilité. Si l’humilité a toujours été présente chez Jésus, plusieurs autres sentiments l’ont habité au fil de son passage parmi les hommes. Et leur examen pourrait nous servir de modèle dans nos attitudes face à des situations analogues…

En voyant Jésus se comporter, nous voyons Dieu se comporter, car celui qui a vu Jésus a vu Dieu le Père, affirme Jésus dans Jean 14:7-8. Jésus qui se réjouit (Luc 10:21) et Jésus qui pleure (Luc 19:41), c’est aussi Dieu le Père qui se réjouit et Dieu le Père qui pleure. Et puisque Jésus ne change jamais Hébreux 13:8 et que Dieu le Père ne change jamais non plus (Malachie 3:6, Jacques 1:17), Dieu et Jésus réagissent toujours de la même façon qu’ils l’ont fait dans les évangiles face aux attitudes diverses de l’homme.

Nous sommes donc très loin de la conception du Dieu impassible et indifférent à l’homme que propose la philosophie grecque qui a malheureusement tant influencé la pensée chrétienne. Comparez avec le Psaumes 7:11 Dieu est un juste juge, il s’irrite en tout temps. Ephésiens 4:30 N’attristez pas le Saint-Esprit de Dieu, par lequel vous avez été scellés pour le jour de la rédemption.

Comment Jésus nous regarde-t-il?

J’ai été frappé dernièrement de voir combien de fois, il est mentionné que Jésus ait regardé quelqu’un avant de lui parler ou d’agir dans sa vie. Et ce qui m’a frappé encore plus c’est de voir les réactions, les émotions que les évangélistes attribuent à Jésus quand il regarde les hommes. Marc est celui qui emploie le plus souvent des termes explicites pour illustrer les états d’âme de Jésus, en voici quelques-uns:


  1. compassion
  2. affliction profonde
  3. étonnement
  4. gémissement
  5. exaspération
  6. sévérité
  7. irritation
  8. tendresse
  9. amour
  10. désapprobation
  11. angoisse
  12. incompréhension

Jésus et le lépreux suppliant Marc 1:40-44
Sentiment prédominant: La compassion

L’homme a un besoin, il a confiance que Jésus peut le combler.

Marc 1:40 Un lépreux vint à lui; et, se jetant à genoux (comme le jeune homme riche 10:17), il lui dit d’un ton suppliant: Si tu le veux, tu peux me rendre pur. 41 Jésus, ému de compassion « splanknizomai », étendit la main, le toucha, (le contact avec Jésus purifie) et dit: Je le veux, sois pur. 42 Aussitôt la lèpre le quitta, et il fut purifié. 43 Jésus le renvoya « ekballô » (le même mot est traduit ailleurs par chasser, expulser les démons) sur-le-champ, avec de sévères recommandations « embrimamomai » (gronder, frémir, s’irriter), 44 et lui dit: Garde-toi de rien dire à personne; mais va te montrer au sacrificateur, et offre pour ta purification ce que Moïse a prescrit, afin que cela leur serve de témoignage.

Marc est le seul a mentionné que cette démonstration a ému de compassion Jésus. Les évangiles synoptiques nous rapportent ce qui suit.

1° Jésus a été ému de compassion aussi devant la grande foule;

Marc 6:34 Quand il sortit de la barque, Jésus vit une grande foule, et fut ému de compassion pour eux, parce qu’ils étaient comme des brebis qui n’ont point de berger; et il se mit à leur enseigner beaucoup de choses.

Matthieu 14:14 Lorsque Jésus sortit de la barque, il vit une grande foule; il eut le coeur rempli de pitié pour ces gens et il se mit à guérir leurs malades.

a) Cause de la compassion de Jésus

– parce qu’elle était en détresse et prostrée (Matthieu 9:36) comme des brebis sans berger (manque de nourriture spirituelle)

– parce qu’elle avait été trois jours sans manger (Matthieu 15:32 = Marc 8:2) (manque de nourriture physique)

b) Fruit de la compassion de Jésus:

  1. Matthieu 14::14; Jésus les guérit
  2. Marc 6:34; Jésus les enseigne
  3. Luc 9:11; Jésus les enseigne et les guérit

2° Jésus a été ému de compassion aussi devant des cas particuliers:

a) Cause de la compassion de Jésus:

– devant la veuve qui avait perdu son fils unique (Luc 7:13)

– devant Bartimée (Marc 10:46) et son compagnon (Matthieu 20:34)

b) Fruit de la compassion de Jésus:

– Jésus ressuscite le fils de la veuve (Luc 7:14)

– Jésus guérit Bartimée et son compagnon Matthieu (20:34).

Naturellement cette liste n’est pas exhaustive, Jésus a manifesté de la compassion (comme tous les autres sentiments d’ailleurs) bien plus souvent que les évangélistes le mentionnent explicitement.

3° 3 paraboles aussi illustrent la compassion de Dieu:

– le maître du serviteur impitoyable Matthieu 18:27

– le Père de l’enfant prodigue Luc 15:20

– le bon samaritain Luc 10:33

Dans Marc 1:43, Marc emploie aussi un terme très fort pour illustrer les sentiments de Jésus avertissant le lépreux de n’en parler à personne, avec de sévères recommandations « embrimamomai » (gronder, frémir, s’irriter). L’emploi de ce verbe par Marc montre que Jésus était très émotionnel par rapport à ce qu’il disait au lépreux; il ne voulait vraiment pas que celui-ci fasse mention à personne de sa guérison. Il savait qu’il ne pourrait plus se présenter en public sans se faire harasser continuellement si les gens apprenaient qu’il était un guérisseur.

Matthieu n’utilise pas ce verbe, alors que Luc se contente de dire que Jésus lui a commandé « parangellô », un terme au champ sémantique plus large, un ordre qui n’implique pas autant les émotions, cp. Matthieu 10:5 où Jésus donne des recommandations à ses disciples avant de leur envoyer. Jésus ordonne à un démon de sortir (Luc 8:29). Dans le même genre de situation, dans Luc 8:56, Jésus recommande aux parents de la fille ressuscitée de le taire et dans Luc 9:21, Luc associe le verbe « paraggellô » à « epitimaô » (reprendre, menacer) pour mettre du poids dans l’interdiction de Jésus à ses disciples de révéler qu’il était le Christ.

Marc est le seul aussi à dire que les sévères recommandations de Jésus n’ont pas eu l’effet escompté puisque le lépreux s’est mis à raconter à tout le monde ce que Jésus avait fait pour lui Marc 1:45 (comme l’ex-démoniaque païen). Pourquoi Jésus enjoint-il à l’ex-démoniaque de parler de sa guérison alors qu’il le défend à l’ex-lépreux? Parce que, justement, Jésus n’ira plus dans la région de la Décapole, alors qu’il en a encore pour un bout de temps en Israël et il souhaitait avoir un peu de tranquillité. Par après, il a dû se lever avant tout le monde, se déguiser (Jean 7:10), aller dans les déserts pour prier son Père et avoir la paix, et encore! C’est la rançon de la gloire, plus de vie privée, plus de repos, plus d’endroit pour se reposer la tête! Le tombeau a été le lieu où il a pu reposer sa tête, et encore ça n’a pas duré longtemps, Ephésiens 4:8-10, 1Pierre 3:21, 1Corinthiens 15:4, cp. Jean.5:17, 9:4.

La compassion est le sentiment qui est le plus associé à Jésus dans les évangiles.

Autre texte sur la compassion de Jésus

Jésus et les pharisiens endurcis Marc 3:1-7
Sentiments prédominants: La colère, l’affliction profonde

Devant le refus volontaire de l’homme de se laisser toucher par la grâce de Dieu

Marc 3:4 Puis il leur dit: Est-il permis, le jour du sabbat, de faire du bien ou de faire du mal, de sauver une personne ou de la tuer? Mais ils gardèrent le silence. 5 Alors, promenant ses regards sur eux avec indignation, et en même temps affligé de l’endurcissement de leur coeur, il dit à l’homme: Étends ta main. Il l’étendit, et sa main fut guérie. 6 Les pharisiens sortirent, et aussitôt ils se consultèrent avec les hérodiens sur les moyens de le faire périr.

Les sentiments de Jésus sont partagés, ici, entre la colère à cause de manque de compassion des pharisiens et l’affliction profonde à cause de l’endurcissement du coeur des pharisiens, cp. Matthieu 23:37, Luc 19:41, Luc 7:29-30.

Un étrange mélange de sentiments se trouvait dans le coeur du Sauveur – étrange pour nous, quoique ce soit toujours ce que les Écritures saintes nous disent sur la manière que Dieu voit le péché et le pécheur, utilisant des termes, qui, par leur combinaison, nous semblent grandement incompatibles. – Edersheim II P.61

Dieu désire la miséricorde et non les sacrifices, Dieu a le «coeur tendre» et il veut aussi que l’homme ait un coeur de chair au lieu d’un coeur de pierre cf. Michée 5:8. Le coeur endurci fait suite à un choix volontaire de l’homme (Romains 1:18-24) et non de Dieu, c’est pourquoi Dieu est en colère, même s’il le savait d’avance pour qui il en serait ainsi (Jean 6:64).

Marc 2:27 Le sabbat a été fait pour l’homme et non l’homme pour le sabbat.

Il est remarquable qu’un argument similaire ait été employé par les rabbins. Quand ils insistaient que la loi du sabbat devait être mise de côté pour éviter que le vie soit en danger, il était urgé: «Le sabbat vous a été donné, vous n’avez pas été donnés au sabbat.» – Mechitt. sur Exode 31:13

Cette prescription ouvrait un large champ à la discussion. Selon certains, les maladies des oreilles, de la gorge, l’angine, impliquaient le danger à la vie et avaient préséance sur le sabbat. Les rabbins montraient beaucoup de relâchement dans l’application de leur canon concernant les maladies mortelles.

Si un homme avec la main sèche ne pouvait être classé parmi ceux qui étaient dangereusement malade, il n’aurait pas été difficile de réduire au silence les rabbins d’après leurs propres admissions. Clairement, leur principe impliquait, qu’il était légal de faire durant le sabbat ce qui pouvait sauver la vie ou prévenir la mort. Mais si tel était le cas, selon un ordre logique strict, cela n’impliquait-il pas un principe bien plus large, qu’il devait être légal de faire du bien le jour du sabbat? Car, évidemment, l’omission d’un tel bien aurait impliqué faire le mal. Marc dit explicitement qu’ils n’ont pas osé répliquer. – Edershiem II P.60

Jésus et les nazaréens incrédules Mc.6:1-6
Sentiment prédominant: L’étonnement

Devant les gens avec lesquels il avait grandi

Marc 6:1 Jésus partit de là, et se rendit dans sa patrie. Ses disciples le suivirent. 2 Quand le sabbat fut venu, il se mit à enseigner dans la synagogue. Beaucoup de gens qui l’entendirent étaient étonnés « ekplèssô » (= Matthieu 13:54) et disaient: D’où lui viennent ces choses? Quelle est cette sagesse qui lui a été donnée, et comment de tels miracles se font-ils par ses mains? 3 N’est-ce pas le charpentier, le fils de Marie, le frère de Jacques, de Joses, de Jude et de Simon? et ses soeurs ne sont-elles pas ici parmi nous? Et il était pour eux une occasion de chute « skandalizô » 4 Mais Jésus leur dit: Un prophète n’est méprisé « atimos » que dans sa patrie, parmi ses parents, et dans sa maison. 5 Il ne put faire là aucun miracle, si ce n’est qu’il imposa les mains à quelques malades et les guérit. 6 Et il s’étonnait « thaumazô » de leur incrédulité. Jésus parcourait les villages d’alentour, en enseignant.

Jésus avait beau savoir ce qui était dans le coeur de l’homme (Jean 2:23-24) et qui était ceux qui croiraient (Jean 6:64) il ne pouvait s’empêcher de s’étonner (Matthieu passe sous silence l’état d’âme de Jésus) devant l’incrédulité des gens qui l’avaient vu grandir; même sa famille ne croyait pas en lui (Jean 7:5) et pensait qu’il était devenu fou (Marc 3:21 existèmi; «hors de sens» contraire de sôphrôneô; «bon sens» 2Corinthiens 5:13): «on connaît encore ses frères et ses soeurs mais ce n’est plus le Jésus qu’on connaissait, il doit être tombé sur la tête! Le soleil lui a trop tapé sur la tête!» Ses proches n’avaient plus aucune estime « atimos » pour lui v.4, comment auraient-ils pu croire en lui? v.6, la population a même voulu le pousser en bas d’une falaise, rapporte Luc, D’après C.I. Scofield, il ne s’agit pas de la même visite. C’est la dernière visite que les évangélistes rapportent de Jésus à Nazareth.

Jésus et le centurion croyant Matthieu 8:5-13 et Luc 7:1-10
Sentiment prédominant: L’étonnement

Matthieu 8:10 Après l’avoir entendu, Jésus fut dans l’étonnement, « thaumazô » et il dit à ceux qui le suivaient: Je vous le dis en vérité, même en Israël je n’ai pas trouvé une aussi grande foi.

A l’inverse, Jésus est aussi étonné de voir qu’un païen pouvait avoir autant confiance en lui alors que les membres de sa propre famille étaient incrédules Jean 7:5, Marc 3:21. Il y a de quoi rendre perplexe l’omission de Marc (sa source, Pierre, avait été, presque assurément, témoin) de cette rencontre de Jésus avec le centurion champion de la foi, lui qui écrivait pour des auditeurs romains, il aurait pu être cité comme un excellent modèle, mais peut-être a-t-il justement voulu éviter que les romains en fassent leur «vedette»??? et détournent les yeux de sur Jésus.

Pareillement, Marc est celui qui est le plus dur avec Marie la mère de Jésus; était-ce un pressentiment du traitement «royal» que les romains allaient lui faire subir? Peut-être aussi que les romains en auraient profité pour agacer les juifs en leur mettant sous le nez que celui qui a eu le plus de foi en Jésus était un de leurs, un «chien» de païen!

Peut-être n’est-ce qu’aussi qu’un adon que Marc n’ait pas retenu cet épisode parmi les maintes que lui ait rapporté Pierre. En tout cas, Luc et Matthieu le rapportent, même si Luc prend soin d’éviter de mentionner que le centurion «impur» soit venu en personne voir Jésus.

En recevant les envoyés du centurion c’était comme si Jésus recevait le centurion lui-même; «celui qui me reçoit reçoit celui qui m’a envoyé» Marc 9:37, ce qui explique probablement le fait que Matthieu dise que c’est le centurion qui est venu voir Jésus, alors que ce sont ses émissaires qui sont venus en son nom.

Aimerais-tu cela étonner Jésus-Christ? Fais comme le centenier (Matthieu 8:10, Luc 7:9), fais lui totalement confiance; même si tu ne le vois pas Jean.20:29 heureux ceux qui ont cru sans avoir vu.

1Pierre 1:8 lui que vous aimez sans l’avoir vu, en qui vous croyez sans le voir encore, vous réjouissant d’une joie ineffable et glorieuse, 9 parce que vous obtiendrez le salut de vos âmes pour prix de votre foi.

Nous ne sommes pas digne non plus que Jésus vienne nous voir en personne (Luc 7:7); le sang latin du centurion païen coule aussi dans nos veines. Oh! que l’essence de sa foi puisse aussi couler dans notre esprit!

Dis seulement un mot, une parole, Seigneur Logos; Parole pleine de grâce et de vérité, vivante et efficace, dis au Saint-Esprit: Va!, et il viendra… il viendra nous convaincre de péché, il viendra nous humilier, puis nous consoler, nous guérir, nous sanctifier, nous fortifier.

Comme Bartimée nous reconnaissons humblement notre aveuglement, nous te supplions de venir illuminer les yeux de notre entendement, aie pitié de nous Fils de David!

Jésus et les païens suppliants Marc 7:31-37
Sentiment prédominant: Le gémissement

Marc 7:31 Jésus quitta le territoire de Tyr, et revint par Sidon vers la mer de Galilée, en traversant le pays de la Décapole. 32 On lui amena un sourd, qui avait de la difficulté à parler, et on le pria de lui imposer les mains (l’ex-démoniaque, entre autres, avait déjà évangélisé la région (Marc 5:20). 33 Il le prit à part loin de la foule, lui mit les doigts dans les oreilles, et lui toucha la langue avec sa propre salive; 34 puis, levant les yeux au ciel, il soupira « stenazô », et dit: Éphphatha, c’est-à-dire, ouvre-toi. 35 Aussitôt ses oreilles s’ouvrirent, sa langue se délia, et il parla très bien. 36 Jésus leur recommanda « diastellô » (décréter, déterminer, enjoindre) de n’en parler à personne; mais plus il le leur recommanda, plus ils le publièrent. 37 Ils étaient dans le plus grand étonnement, et disaient: Il fait tout à merveille; même il fait entendre les sourds, et parler les muets.

Si, au début de son ministère, Jésus a encouragé l’ex-démoniaque de publier sa guérison dans la Décapole (Marc 5:20), ce n’est plus le cas par après, Jésus pouvait se passer de cette publicité. TOUT le monde dans la Décapole païenne savait que Dieu guérissait encore aujourd’hui par Jésus (Marc 7:36).

Remarquons au verset 36 que Jésus soupira « stenazô ». Ce verbe grec nous apprend que Jésus a soupiré, a gémi, a grogné intérieurement en son esprit. Pourquoi ?

La cause du gémissement de Jésus n’est pas évidente à déterminer.

– Peut-être en voyant les dégâts causé par le péché chez ce sourd-muet? cp. Jean 11:36-42 Peut-être comme un signe de sympathie ou de détresse devant la souffrance humaine – Wycliffe Bible Commentary

La compassion du Seigneur Jésus ne fait évidemment aucun doute, il était assurément désolé de voir les effets de la Chute chez cet homme. Je vois aussi dans ce gémissement une contrariété, une impatience. Ce verbe est employé ailleurs dans ce sens dans le Nouveau Testament. Par exemple, l’homme qui doit vivre dans un corps faible et qui vit dans l’attente d’un corps glorifié (2Corinthiens 5:2-4, Romains 8:23), les pasteurs qui, comme le souverain pasteur, doivent endurer les faiblesses de leurs brebis (Hébreux 13:17), les frères qui doivent s’endurer (Jacques 5:9); cela demande de la patience tout cela, beaucoup de patience! Jésus semble ici manifester une certaine lassitude, une nostalgie céleste (v.34 levant les yeux au ciel) peut-être: (cp. jusqu’à quand demeurerais-je encore sur la terre! Matthieu 17:17). «Même en sortant d’Israël je me fais encore solliciter! (cp. l’épisode de la syro-phénicienne), le Père ne m’a pourtant envoyé que vers les brebis perdues d’Israël Matthieu 15:24 et c’est pour prendre une petite vacance que je sors du pays une fois de temps en temps Marc 7:24, j’ai besoin de me reposer moi aussi». Jésus «travaillait» souvent le sabbat, il devait se trouver des journées de repos ici et là mais c’était compliqué. Dans sa faiblesse physique, la puissance de Dieu continuait à se manifester, comme l’apôtre Paul l’avait remarqué par la suite dans sa propre vie dans 2Corinthiens 12:9-10 «Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse.» Aussi, je me montrerai bien plus volontiers fier de mes faiblesses afin que la puissance de Christ repose sur moi. 10 C’est pourquoi je me plais dans les faiblesses, dans les insultes, dans les détresses, dans les persécutions, dans les angoisses pour Christ, car quand je suis faible, c’est alors que je suis fort. Malgré toute cette fatigue accumulée dans ses voyages ministériels, Jésus était toujours prêt à faire un deuxième mille, il n’a jamais mis dehors celui qui venait à lui Jean 6:37, même s’il a essayé parfois de se cacher sans grand succès ! Marc 7:24, Marc 6:31-32, Matthieu 14:23, 17:1, Jean 6:15.

Comme pour le Seigneur Jésus, il arrive des situations où on rencontre des besoins pressants qui demandent à être traités immédiatement, ce qui nous fait reporter nos plans de repos pour se ressourcer. Soyons prêts aussi à donner un extra au besoin, à faire un deuxième mille, même si cela fait soupirer notre âme après du repos auprès des eaux paisibles qui ont la capacité de la restaurer. Dieu nous a préparés des temps de repos, on est en droit de s’attendre à l’équivalent d’une journée par semaine.

Jésus et les pharisiens incrédules Marc 8:11-13
Sentiment prédominant: L’exaspération

Cette lassitude de la faiblesse humaine, de son incrédulité, Jésus la démontre une fois de plus dans Marc 8:12

Marc 8:11 Les pharisiens survinrent, se mirent à discuter avec Jésus, et, pour l’éprouver, lui demandèrent un signe venant du ciel. 12 Jésus, soupirant profondément en son esprit, « anastenaxaô tô pneumati » dit: Pourquoi cette génération demande-t-elle un signe? Je vous le dis en vérité, il ne sera point donné de signe à cette génération. 13 Puis il les quitta, et remonta dans la barque, pour passer sur l’autre bord.

Encore une fois, Marc est le seul à nous révéler l’état d’âme profond de Jésus bien que Matthieu 16:1-4 rapporte la même histoire:

Marc 8:12 Jésus, soupirant profondément en son esprit, « anastenaxaô tô pneumati » litt.: en poussant des gémissements intérieurement; signe de quelqu’un qui commence à avoir son voyage d’aplomb!

Partout où il allait Jésus tombait sur des pharisiens! Même en se rendant à Dalmanutha (Magadan – Matthieu.), un coin perdu qu’on ne peut même plus situer! Jésus avait de plus ne plus du mal à endurer les pharisiens incrédules, ils lui tombaient directement sur la rate! Hébreux 11:6 Sans la foi, il est impossible de plaire à Dieu, et Jésus ne se plaisait pas du tout en leur compagnie, il est vite rembarqué dans le bateau pour aller de l’autre côté du lac afin de mettre de la distance entre lui et les pharisiens. On sait tous l’effet calmant d’une promenade en chaloupe… et même quand il y avait une tempête cela n’empêchait pas Jésus de relaxer et de piquer un somme…

Jésus et les disciples incrédules Marc 9:14-19
Sentiment prédominant: Le comble de l’exaspération

Dans Marc 9:19 Jésus est carrément exaspéré et ses paroles se retrouvent dans les trois évangiles:

Marc 9:14 Lorsqu’ils furent arrivés près des disciples, ils virent eidon autour d’eux une grande foule, et des scribes qui discutaient « suzèteô » avec eux. 15 Dès que la foule vit Jésus, elle fut surprise (« ekthambeomai » frappé de stupeur, d’effroi, d’étonnement Marc 14:33, Jésus à Gethsémané, Marc 16:5-6 les femmes devant l’ange au tombeau), et accourut pour le saluer. 16 Il leur demanda: Sur quoi discutez-vous avec eux? 17 Et un homme de la foule lui répondit: Maître, j’ai amené auprès de toi mon fils, qui est possédé d’un esprit muet. 18 En quelque lieu qu’il le saisisse, il le jette par terre; l’enfant écume, grince des dents, et devient tout raide. J’ai prié tes disciples de chasser l’esprit, et ils n’ont pas pu. 19 Race incrédule, leur dit Jésus, jusques à quand serai-je avec vous? jusques à quand vous supporterai-je? Amenez-le-moi.

La foule était totalement déconcertée devant la manifestation de Jésus descendant de la montagne, Marc 9:15 Dès que la foule vit Jésus, elle fut surprise, Est-ce que son visage brillait encore, comme celui de Moïse quand il était descendu de la montagne ? Pourtant Jésus n’est descendu de la montagne que le jour suivant (Luc 9:37) sinon qu’y avait-il de si épeurant de voir Jésus descendre de la montagne avec 3 de ses disciples, après un jour d’absence, pensaient-ils que, comme pour Moïse, son retard signifiait qu’il n’en redescendrait jamais??? ou était-ce le garçon démonisé que les disciples n’avaient pu guérir qui les avaient mis dans tous leurs états?

Devant la situation, Jésus n’est pas transporté d’allégresse, cp. Luc 10:21, loin de là, l’incrédulité de ses disciples même teste durement sa patience: Marc 9:19 Race incrédule, leur dit Jésus, jusques à quand serai-je avec vous? jusques à quand vous supporterai-je? Au moins il sait qu’il n’aura plus à les endurer bien longtemps, il vient de discuter avec Moïse et Élie de sa mission qui va se terminer bientôt à Jérusalem (Luc 9:31).

Autant Jésus est épaté par une grande foi comme celle du centenier ou celle de la syro-phénicienne, autant Jésus est dérangé par l’incrédulité des hommes. Cela l’indispose de voir les hommes rejeter sa grâce par incrédulité dans Marc 9:19. Cela l’irrite Marc 3:5, l’impatiente Luc 9:31 ou le fait pleurer Luc 19:41, Matthieu 23:37,

Jésus et les disciples «inspirés» Marc 8:30-33
Sentiment prédominant: La sévérité

Marc 8:30 Jésus leur recommanda sévèrement « epitimaô » de ne dire cela de lui à personne. 31 Alors il commença à leur apprendre qu’il fallait que le Fils de l’homme souffrît beaucoup, qu’il fût rejeté par les anciens, par les principaux sacrificateurs et par les scribes, qu’il fût mis à mort, et qu’il ressuscitât trois jours après. 32 Il leur disait ces choses ouvertement. Et Pierre, l’ayant pris à part, se mit à le reprendre « epitimaô ». 33 Mais Jésus, se retournant et regardant ses disciples, réprimanda « epitimaô » Pierre, et dit: Arrière de moi, Satan! car tu ne conçois pas les choses de Dieu, tu n’as que des pensées humaines.

« epitimaô » est employé pour exprimer une contre-indication, un ordre de cesser de faire quelque chose ou de ne pas faire quelque chose. Jésus menace le vent et lui dit d’arrêter de souffler, Jésus menace les démons et leur dit d’arrêter de tourmenter l’homme (Matthieu 17:18), les disciples menacent les mères de famille et leur disent d’arrêter d’amener à Jésus des bébés (Matthieu 19:13), la foule menaçait Bartimée pour qu’il arrête d’appeler Jésus, (Matthieu 20:31) etc. Toutes ces actions demandent une montée d’adrénaline pour assurer une fermeté dans le ton.

L’homme a des pensées diaboliques Jacques 3:15 et Satan a des pensées humaines Marc 8:33 et vice et versa!

Jésus et les disciples usant de discrimination Marc 10:13-16
Sentiment prédominant: L’irritation

Marc 10:14 idôn de o Ièsous èganaktèsen : s’emporter, bouillonner, s’irriter, s’indigner

Marc 10:13 On lui amena des petits enfants « paidion », afin qu’il les touchât. Mais les disciples reprirent « epitimaô » ceux qui les amenaient. 14 Jésus, voyant cela, fut indigné « aganakteô », et leur dit: Laissez venir à moi les petits enfants « paidion », et ne les en empêchez pas; car le royaume de Dieu est pour ceux qui leur ressemblent. 15 Je vous le dis en vérité, quiconque ne recevra pas le royaume de Dieu comme un petit enfant n’y entrera point. 16 Puis il les prit dans ses bras, et les bénit, en leur imposant les mains.

Matthieu 19:13 Alors on lui amena des petits enfants « paidion », afin qu’il leur imposât les mains et priât pour eux. Mais les disciples les repoussèrent. « epitimaô » 14 Et Jésus dit: Laissez les petits enfants « paidion », et ne les empêchez pas de venir à moi; car le royaume des cieux est pour ceux qui leur ressemblent. 15 Il leur imposa les mains, et il partit de là.

Luc 18:15 On lui amena aussi les petits enfants « brephos », afin qu’il les touchât. Mais les disciples, voyant cela, reprenaient « epitimaô » ceux qui les amenaient. 16 Et Jésus les appela, et dit: Laissez venir à moi les petits enfants « paidion », et ne les en empêchez pas; car le royaume de Dieu est pour ceux qui leur ressemblent. 17 Je vous le dis en vérité, quiconque ne recevra pas le royaume de Dieu comme un petit enfant n’y entrera point.

Cet épisode du ministère de Jésus montre bien l’importance que chacun des évangélistes accordaient au côté humain de Jésus.

Dans Marc, on voit Jésus s’emporter contre ses disciples parce qu’ils faisaient acception de personnes, cp. Jacques 2:1-10. Les autres emplois d’aganakteô dans le Nouveau Testament illustrent qu’il s’agit d’une émotion négative très violente qui engage l’être en entier. Pour Luc le grec, ce genre de manifestation ne cadrait pas avec le caractère de la divinité impassible qu’il avait été enseigné, peut-être est-ce la raison pour laquelle il a omis ce détail dans sa narration; la concordance de ses textes avec celle de Marc montre qu’il a probablement lu cet évangile avant de composer le sien (Luc 1:1-3), ou à tout le moins qu’il avait consulté les mêmes sources que Marc. Du côté de Matthieu, lui aussi est réticent à mettre de tels sentiments en Jésus, la compassion est un sentiment qu’il associe plus facilement à la personne de Jésus Matthieu 15:30, 20:34. Luc apporte une précision supplémentaire en employant le mot brephos: foetus, nouveau-né.

Si les hommes n’ont pas d’égard pour les semblables qui n’ont pas encore la capacité de communiquer avec eux, Jésus est tout le contraire. Et même cette attitude de l’homme envers les plus démunis indigne Jésus au plus haut point, la grâce divine est aussi pour ceux qui ne sont pas en mesure de la concevoir, Jésus les bénit…

Quand l’homme maltraite son semblable impunément parce que celui-ci n’est pas en mesure de riposter, Jésus se fait son défenseur. Les avorteurs, les incestueux, les batteurs d’enfants ont attaqué Jésus (Matthieu 25:40, Marc 9:37, le créateur et le protecteur de ces petits, et ils recevront un jour le salaire de leurs actes par celui qui ne fait pas acception de personnes. Et le jugement sera sans miséricorde pour celui qui n’a pas fait miséricorde.

Jésus et les petits enfants Marc 10:13-16
Sentiment prédominant: La tendresse

Marc 10:13 On lui amena des petits enfants « paidion », afin qu’il les touchât. Mais les disciples reprirent ceux qui les amenaient. 14 Jésus, voyant cela, fut indigné, et leur dit: Laissez venir à moi les petits enfants « paidion », et ne les en empêchez pas; car le royaume de Dieu est pour ceux qui leur ressemblent. 15 Je vous le dis en vérité, quiconque ne recevra pas le royaume de Dieu comme un petit enfant n’y entrera point. 16 Puis il les prit dans ses bras, « enankalisamenos auta » et les bénit, en leur imposant les mains.

Encore une fois, Marc est le seul à illustrer d’une manière graphique la tendresse de Jésus en mentionnant que Jésus a serré les enfants dans ses bras: « enankalisamenos auta » 10:14, voir aussi 9:36. Non seulement Jésus accueille les petits enfants en sa présence, mais il les serre contre son coeur, il s’identifie à eux, celui qui reçoit un petit enfant le reçoit lui-même.

Jésus et Judas l’avare Marc 14:3-11, Jean 12:1-8, Luc 22:2-6
Sentiment prédominant: La désapprobation

Marc 14:3 Comme Jésus était à Béthanie, dans la maison de Simon le lépreux, une femme entra, pendant qu’il se trouvait à table. Elle tenait un vase d’albâtre, qui renfermait un parfum de nard pur de grand prix; et, ayant rompu le vase, elle répandit le parfum sur la tête de Jésus. 4 Quelques-uns exprimèrent entre eux leur indignation: A quoi bon perdre ce parfum? 5 On aurait pu le vendre plus de trois cents deniers, et les donner aux pauvres. Et ils s’irritaient contre cette femme. 6 Mais Jésus dit: Laissez-la. Pourquoi lui faites-vous de la peine? Elle a fait une bonne action à mon égard; 7 car vous avez toujours les pauvres avec vous, et vous pouvez leur faire du bien quand vous voulez, mais vous ne m’avez pas toujours. 8 Elle a fait ce qu’elle a pu; elle a d’avance embaumé mon corps pour la sépulture. 9 Je vous le dis en vérité, partout où la bonne nouvelle sera prêchée, dans le monde entier, on racontera aussi en mémoire de cette femme ce qu’elle a fait. 10 Judas Iscariot, l’un des douze, alla vers les principaux sacrificateurs, afin de leur livrer Jésus. 11 Après l’avoir entendu, ils furent dans la joie, et promirent de lui donner de l’argent. Et Judas cherchait une occasion favorable pour le livrer.

Marc 14:10 montre que la frustration ouvre la porte du coeur au diable (Luc 22:3, Jean 13:27, Ephésiens 4:26-27) qui entre sans frapper, contrairement à Jésus qui est poli et respectueux. (Apocalypse 3:20). Judas, l’instigateur et le chef de file de ce mouvement de protestation (Jean 12:4), n’avait pas apprécié perdre la face en se faisant rabrouer par Jésus («Lâche-la donc tranquille, Judas!» Jean 12:7; les autres, moins orgueilleux et moins avares, avaient avalé leur pilule Marc 14:4).

Judas avait perdu plus que la face, Jésus venait en plus de lui faire perdre 300 journées de salaire (Marc 14:5) – de quoi se la couler douce pendant un an – et son dieu Mamon réclamait encore toujours plus d’argent (Jean 12:6), il est allé donc en chercher ailleurs; comme Freud a dit: Nous ne pouvons rien perdre sans le remplacer. (Marc 14:11, Luc 22:4-5), (30 pièces d’argent Matthieu 26:15 = 30 statères valant 4 deniers chaque selon Irénée 81, ce qui donne 120 deniers; il avait pu au moins récupérer 40% du prix du parfum) tout en se vengeant de Jésus, il a fait d’une pierre deux coups, mais il ne s’était pas aperçu que la pierre était attachée autour de son cou, et après avoir planée sur la surface de l’eau deux fois, la pierre s’est enfoncée à tout jamais avec Judas…

Jésus face à lui-même Marc 14:32-34
Sentiments prédominants: L’angoisse, frayeur, tristesse, conflit intérieur puissant

Marc 14:32 Ils allèrent ensuite dans un lieu appelé Gethsémané, et Jésus dit à ses disciples: Asseyez-vous ici, pendant que je prierai. 33 Il prit avec lui Pierre, Jacques et Jean, et il commença à éprouver de la frayeur « ekthambeomai » (Matthieu 26:37 « lupeô »: être chagriné, affligé, attristé) et des angoisses « adèmoneô » (se tourmenter, s’inquiéter, comme Épaphrodite quand il a su que les Philippiens avaient été mis au courant de sa maladie Philippiens 2:26). 34 Il leur dit: Mon âme est triste « perilupos » (comme dans Marc 6:6, Hérode quand il a dû faire tuer Jean et comme dans Luc 18:23-24. le jeune homme riche quand il est parti ) jusqu’à la mort; restez ici, et veillez. 35 Puis, ayant fait quelques pas en avant, il se jeta contre terre, et pria que, s’il était possible, cette heure s’éloignât de lui. 36 Il disait: Abba, Père, toutes choses te sont possibles, éloigne de moi cette coupe! Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux. 37 Et il vint vers les disciples, qu’il trouva endormis, et il dit à Pierre: Simon, tu dors! Tu n’as pu veiller une heure! 38 Veillez et priez, afin que vous ne tombiez pas en tentation; l’esprit est bien disposé, mais la chair est faible. 39 Il s’éloigna de nouveau, et fit la même prière. 40 Il revint, et les trouva encore endormis; car leurs yeux étaient appesantis. Ils ne surent que lui répondre. 41 Il revint pour la troisième fois, et leur dit: Dormez maintenant, et reposez-vous! C’est assez! L’heure est venue; voici, le Fils de l’homme est livré aux mains des pécheurs. 42 Levez-vous, allons; voici, celui qui me livre s’approche. 43 Et aussitôt, comme il parlait encore, arriva Judas l’un des douze, et avec lui une foule armée d’épées et de bâtons, envoyée par les principaux sacrificateurs, par les scribes et par les anciens.

Personne ne sera jamais en mesure avec exactitude de décrire la profondeur des sentiments vécus par Jésus à Gethsémané, même les mots employés par les évangélistes n’ont pas la même portée pour Jésus quand il s’agit de sa peine, que pour, disons, illustrer la peine d’Hérode devant faire décapiter Jean. Il n’y a aucune mesure entre les deux peines décrites par le même mot « adèmoneô ».

Pour que des vaisseaux sanguins éclatent et que le sang sortent par les pores de la peau cela prend un tension intérieure d’une puissance extraordinaire. Je serais prêt à dire qu’à Gethsémané Jésus a vécu le plus grand combat intérieur dans l’histoire de l’humanité. Quand il s’est rendu par la suite à Golgotha, le combat était gagné, sa volonté avait plié devant celle de son père. Tel est aussi le plus grand combat que l’homme doit livrer; faire plier sa volonté à celle de Dieu, en s’humiliant devant lui pour accéder à sa grâce par la foi en Jésus. Ce combat en nous est crucifiant, source de tristesse, de frayeur, d’agonie mortelle, mais une fois gagné, il est source de joie éternelle dans la lumière de Dieu.

Le combat que nous avions perdu par solidarité avec Adam, nous l’avons regagné par solidarité avec Jésus, le deuxième Adam 1Corienthien 15:45, Romains 5 à 8.

Jésus face à son Père Marc 15:34-37
Sentiment prédominant: L’incompréhension

Marc 15:34 Et à la neuvième heure, Jésus s’écria d’une voix forte: Éloï, Éloï, lama sabachthani? ce qui signifie: Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné? 35 Quelques-uns de ceux qui étaient là, l’ayant entendu, dirent: Voici, il appelle Élie. 36 Et l’un d’eux courut remplir une éponge de vinaigre, et, l’ayant fixée à un roseau, il lui donna à boire, en disant: Laissez, voyons si Élie viendra le descendre. 37 Mais Jésus, ayant poussé un grand cri, expira. « ekpneuô »

L’abandon par Dieu cause la mort, quand Dieu décide de retirer son esprit, l’homme expire. Jésus pousse 2 grands cris,

1° le premier pour signifier son incompréhension devant son délaissement par Dieu

Jésus était en train de vivre une situation qu’il n’avait jamais connu auparavant et qu’il ne revivra plus jamais par la suite. Devant l’inconnu on se pose des questions; qu’est-ce qui se passe? Pourquoi?

Ce qui est paradoxal c’est que Jésus savait pourquoi, mais le coeur l’emporte toujours sur la raison, et celui qui souffre intensément n’est plus en mesure de raisonner objectivement, il devient alors très subjectif et tourné sur lui-même: pourquoi M’as-TU abandonné? Jésus ne pense plus alors aux hommes qu’il est venu sauver, il pense à lui, et ce n’est pas un péché, c’est tout naturel; quand on se fait mal, nos regards se posent automatiquement sur la source de la douleur, sur nous-mêmes, et là, Jésus voyait sa douleur et cela montre combien elle était réelle et que Jésus ne citait pas ce verset seulement pour la forme «afin que les Écritures soient accomplies» comme il l’avait fait quand il avait dit «j’ai soif»

Jésus a réellement souffert et par là il a appris ce que c’était l’obéissance totale complète, qui va jusqu’à la mort (Hébreux 5:8) Jusqu’au bout, il aura fait la volonté de son Père et sa justice nous est maintenant offerte par la foi.

Ceci nous montre aussi qu’il est correct d’être en contact avec nos émotions, que nous n’avons pas à être décroché de notre corps et de notre âme pour être spirituel.

C’est quand le fond du coeur est exposé devant Dieu que Dieu peut intervenir et panser les blessures, tant que le fond du coeur est refoulé et qu’il n’est pas révélé, Dieu attend, le sauveur attend qu’on l’appelle à l’aide. Jésus n’a jamais refoulé ses émotions «dans la jambe gauche» comme nous (surtout les hommes; «les sentiments ce sont des affaires de femmes») l’avons été enseignés dans notre société, ça m’a pris des années pour arriver à exprimer mes émotions, plusieurs ont dû me le faire remarquer – plusieurs d’entre eux ont aussi prié pour moi à ce sujet – combien j’étais «constipé émotionnellement» combien je refoulais tout sentiment négatif. Maintenant je laisse sortir mes émotions; «le flegmatique prend de plus en plus des couleurs sanguines»! et mon coeur devient de plus ne plus léger à mesure que le Seigneur me fait goûter combien il est bon.

Lire aussi les pleurs de Jésus

février 19, 2023

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