Peut-on prier en faveur des morts ?
Prier en faveur de quelqu’un au jugement dernier
Un commentateur catholique a suggéré pour donner un appui à la prière pour les morts qu’Onésiphore était décédé et que Paul priait pour lui. Cela mérite qu’on s’y attarde. Tout d’abord, la citation en question.
2Timothée 1:16 Que le Seigneur répande sa miséricorde sur la maison d’Onésiphore, car il m’a souvent consolé, et il n’a pas eu honte de mes chaînes; 17 au contraire, lorsqu’il est venu à Rome, il m’a cherché avec beaucoup d’empressement, et il m’a trouvé. 18 Que le Seigneur lui donne d’obtenir miséricorde auprès du Seigneur en ce jour-là. Tu sais mieux que personne combien de services il m’a rendus à Ephèse.
Rien dans ce passage indique qu’il soit décédé, Paul fait seulement état qu’Onésiphore l’a retrouvé après de grandes recherches périlleuses. Pour le reste, ce n’est que conjonctures ; Est-il décédé après avoir trouvé Paul ?, cela n’est pas impossible, le martyr pouvait venir rapidement en ces temps de persécution. De toute façon, c’est une piste qui ne mérite pas qu’on s’y attarde trop. Pensons-y, qu’Onésiphore soit vivant ou non quand Paul prie pour lui ne change rien, puisque la prière de Paul pour lui concerne le jugement dernier alors que nous serons tous morts ! C’est donc que Paul prie pour quelqu’un qui sera mort physiquement au moment où il demande la miséricorde de Dieu à son égard, s’il ne l’est pas déjà au moment où il fait sa prière ce qui est fort probable d’après la majorité des érudits, même chez les évangéliques.
Ce geste d’Onésiphore est vraiment héroïque, il est le seul à l’avoir fait, tout à fait remarquable. On comprend facilement l’élan du coeur de Paul pour un frère qui a manifesté beaucoup de courage en cherchant à s’afficher avec quelqu’un qui pouvait être condamné à mort. Ce qui surprend à prime abord, en tous cas pour un évangélique, c’est que Paul semble ressentir le besoin de demander à Dieu de faire miséricorde à un tel géant de la foi. Disons que ce n’est pas le genre de prière qu’on entend dans nos réunions en pensant aux modèles qui nous ont inspirés ! Essayez de me trouver quelqu’un qui a prié dans ce sens pour George Muller ! Que certains n’y voient qu’un souhait plutôt qu’une prière pour tenter d’esquiver la difficulté ne change rien à la nature de la demande.
D’après moi, la direction qu’il vaudrait mieux prendre pour comprendre cet élan du coeur de Paul c’est d’y voir que Paul ne prie pas pour qu’Onésiphore soit sauvé au jugement dernier, mais bien qu’il obtienne miséricorde. Il doit y avoir une nuance. Le salut détermine la destinée éternelle ; ciel ou enfer, je ne peux pas voir un chrétien de quelque dénomination que ce soit qui pourrait avoir un doute sur le salut d’un homme tel Onésiphore. Paul le premier appliquerait à mon avis avec empressement ce qu’il dit pour lui-même à Onésiphore dans la même lettre:
2 Timothée 4:8 Désormais la couronne de justice m’est réservée; le Seigneur, le juste juge, me la donnera en ce Jour-là, et non seulement à moi, mais à tous ceux qui auront aimé son apparition.
Il faut donc alors que l’appel à la miséricorde de Dieu ait un autre sens. Cela ne peut pas avoir rapport non plus avec le purgatoire catholique puisque rendu au dernier jour, le tribunal de Christ qui sied au jugement dernier, rendu en ce Jour-là, même le purgatoire des catholiques est terminé définitivement. Qu’est-ce qu’il reste alors ? Cela ne peut plus concerner que la récompense ; Dieu rend à chacun ce qui lui est dû, alors Paul demande tout simplement à Dieu de ne pas tenir compte de tous les péchés d’Onésiphore mais plutôt de lui faire miséricorde quand viendra le temps de le récompenser au tribunal de Christ et lui offrir une belle récompense pour service rendu au royaume. Une récompense qu’il voudrait grande pour celui qui n’a pas eu honte de son emprisonnement et qui l’a grandement réconforté alors que tous les autres l’avaient abandonné, même ses plus fidèles collaborateurs (Paul a aussi une prière pour eux pour le jugement dernier ! 2Timothée 4:16). Une récompense à la mesure de celle rapportée par Jésus à propos de celui qui avait reçu 10 talents dans la parabole et qui en plus en avait reçu un supplémentaire qu’il n’avait pas gagné, celui du fainéant. Voilà comment je m’imagine que Paul aimerait qu’Onésiphore soit traité en ce Jour-là !
2 Timothée 4:16 Dans ma première défense, personne ne m’a assisté, mais tous m’ont abandonné. Qu’il ne leur en soit pas tenu compte!
Notez bien cette autre prière de Paul, car elle est dans la même veine que l’autre, elle fait aussi appel à la miséricorde divine et elle le fait encore plus – sans la mentionner comme telle – car qu’il y a eu manque flagrant de foi et de courage de la part de ses amis intimes, ils l’ont abandonné comme les apôtres avaient abandonné Jésus lors de son arrestation. Les amis de Paul avaient accès au Saint-Esprit qui n’est pas un esprit de timidité mais de force, ce que les apôtres n’avaient pas encore à leur disposition. Le début de la lettre montre que Paul aurait probablement bien aimé que Timothée montre le même courage qu’Onésiphore :
2Timothée 1:6 C’est pourquoi, je t’exhorte à ranimer la flamme du don de Dieu que tu as reçu par l’imposition de mes mains. 7 Car ce n’est pas un esprit de timidité que Dieu nous a donné, mais (un esprit) de force, d’amour et de sagesse.
8 N’aie donc pas honte du témoignage à rendre à notre Seigneur, ni de moi, prisonnier pour lui. Mais souffre avec moi pour l’Évangile, par la puissance de Dieu.
Alors que Paul pensait aux manquements passés d’Onésiphore et à son courage présent, dans 2Timothée 4:16 cité plus haut, Paul pense au dévouement passé de ses collaborateurs et demande grâce pour leur manquement présent. D’une manière comme d’une autre, il fait appel à la miséricorde.
Quel bon exemple à suivre, pour nous qui seront mesurer avec la même mesure que nous aurons pris pour les autres.
Luc 6:38 Donnez, et l’on vous donnera: on versera dans votre sein une bonne mesure, serrée, secouée et qui déborde; car on vous mesurera avec la mesure dont vous mesurez.
Paul avait été blessé par l’abandon de ses collaborateurs, mais il leur a pardonné comme il le faisait toujours:
2Corinthiens 2:10 Or, à qui vous pardonnez, je pardonne aussi; et pour ma part, ce que j’ai pardonné–si j’ai pardonné quelque chose–c’est à cause de vous en présence de Christ, 11 afin de ne pas laisser à Satan l’avantage sur nous, car nous n’ignorons pas ses desseins.
Il pardonne le frère, il abandonne ses droits à la justice divine, il se donne pour les autres. Il s’est donné abondamment dans la prière, dans l’intercession pour les autres, il a par là manifesté son grand amour, le grand amour dont le Seigneur le remplissait dans sa communion intime avec lui, cf. 2Corinthiens 5:14 (l’amour de jésus le pressait).
Le fonctionnement et l’efficacité de la prière dépasseront toujours le pauvre entendement humain, Paul ne tente même pas de l’expliquer, mais il savait en tous cas que ça marche parce qu’il n’hésitait pas à prier pour les autres pour toutes sortes de besoins et à demander leurs prières dans toutes sortes de circonstances.
Ephésiens 6:18 Priez en tout temps par l’Esprit, avec toutes sortes de prières et de supplications. Veillez-y avec une entière persévérance. Priez pour tous les saints. 19 et aussi pour moi: que la parole, quand j’ouvre la bouche, me soit donnée pour faire connaître avec hardiesse le mystère de l’Évangile, 20 pour lequel je suis ambassadeur dans les chaînes; et que j’en parle hardiment comme je dois en parler.
Ce que Paul a fait pour le saint Onésiphore, il a fait monter toutes sortes de prières et de supplications en sa faveur devant le trône de Dieu, des prières pour lui dont l’effet se manifestera jusqu’au dernier jour du jugement dernier. Les premiers chrétiens semblent l’avoir fait aussi, très tôt on retrouve des inscriptions concernant des prières semblables pour les chrétiens décédés. Quand je lis les Pères de l’Église, c’était tout naturel pour eux de prier que Dieu accorde sa miséricorde aux chrétiens décédés, ils y voyaient une marque d’amour. Comment se fait-il que cela nous rebute tant que cela ? Que dirait Paul de notre réaction ? Qu’on manque d’amour ? (Voir en fin de page une réflexion des chrétiens orthodoxes à ce sujet, ça vous donne le goût d’aller voir tout de suite ? Je vous encourage à finir ma méditation pour ne pas perdre le fil, il reste juste quelques paragraphes !)
Si cela nous rebute tant, c’est parce que ça se corse dans les développements doctrinaux et la pratique catholique. Si on s’en était tenu à des prières comme celle de Paul, il y aurait eu des émules dans le milieu évangélique, j’en suis sûr parce qu’on est un peuple de la Bible « SOLA SCRIPTURA ! » et on aime s’y conformer le plus possible. Mais dans les siècles qui ont suivi, on ne s’est pas contenté seulement de demander la miséricorde divine pour une plus grande récompense. Avec l’introduction tardive de la doctrine du purgatoire, les catholiques prient maintenant pour que Dieu réduise le temps que leurs êtres chers y passeraient. Comme je l’ai déjà mentionné et cela vaut la peine de le répéter, cela n’a plus du tout rapport avec la requête de Paul pour Onésiphore qui concernait le tribunal de Christ au jugement dernier, rendu là, même le purgatoire des catholiques est terminé définitivement.
J’y vois donc une perte, parce qu’on ne veut surtout pas pratiquer ce qu’on considère comme une grave déviation spirituelle, on s’empêche de faire une prière biblique qui a une efficacité certaine, sinon Paul n’aurait pas perdu son temps à la faire, il ne frappe jamais comme battant l’air, lui ! La poursuite du vent, il n’avait pas de temps à perdre pour ça !
1Corinthiens 9:26 Moi donc, je cours, mais non pas à l’aventure; je donne des coups de poing, mais non pour battre l’air.
Jean n’avait pas encore écrit son évangile mais Paul était sûrement au courant que sa manière de traiter les offenses envers lui avait un impact dans le ciel:
Jean 20:23 Ceux à qui vous pardonnerez les péchés, ils leur seront pardonnés, et ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus.
Ceci rejoint aussi ce que Jésus disait dans Matthieu 18:
Matthieu 18:14 De même, ce n’est pas la volonté de votre Père qui est dans les cieux qu’il se perde un seul de ces petits. 15 Si ton frère a péché, va et reprends-le seul à seul. S’il t’écoute, tu as gagné ton frère. 16 Mais, s’il ne t’écoute pas, prends avec toi une ou deux (personnes), afin que toute l’affaire se règle sur la parole de deux ou trois témoins. 17 S’il refuse de les écouter, dis-le à l’Église; et s’il refuse aussi d’écouter l’Église, qu’il soit pour toi comme un païen et un péager. 18 En vérité je vous le dis, tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel. 19 En vérité je vous dis encore que si deux d’entre vous s’accordent sur la terre pour demander quoi que ce soit, cela leur sera donné par mon Père qui est dans les cieux. 20 Car là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d’eux.
Voilà pourquoi c’est important de prier comme Paul l’a fait pour les frères qui l’ont offensé, pour que Dieu n’en tienne pas compte au jugement, pour qu’ils soient déliés et Dieu nous traitera ensuite de la même manière, comme on a lu dans Lu.6:38. L’amour couvre une multitude de péchés :
Proverbes 10:12 La haine excite des querelles, mais l’amour couvre toutes les fautes.
1 Pierre 4:8 Avant tout, ayez les uns pour les autres un amour constant, car l’amour couvre une multitude de péchés.
Oui, c’est le sang de Jésus qui purifie de tout péché, cf. 1Jean 1:7, mais cela n’ôte pas pour autant la responsabilité que Dieu nous incombe car Dieu a voulu que nous participions à son oeuvre, le sang de Christ circule dans son corps qui est l’église !
Remarquez le conditionnel du début du v.7 et voyez l’importance de la communion dans le corps, méditez aussi sur le conditionnel du v.9 aussi :
1Jean 1:7 Mais si nous marchons dans la lumière, comme il est lui-même dans la lumière, nous sommes en communion les uns avec les autres, et le sang de Jésus son Fils nous purifie de tout péché. (…) 9 Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute injustice.
Et si le conditionnel n’est pas respecté ? Il leur en sera tenu compte au tribunal de Christ non pas pour le salut mais pour la récompense, sinon la prière de Paul dans 2Timothée 4:16 cité plus haut n’a plus aucun sens.
2Corinthiens 5:10 Car il nous faut tous comparaître devant le tribunal du Christ, afin qu’il soit rendu à chacun d’après ce qu’il aura fait dans son corps, soit en bien, soit en mal. 11 Connaissant donc la crainte du Seigneur, nous cherchons à convaincre les hommes; Dieu nous connaît, et j’espère que dans vos consciences, vous nous connaissez aussi.
Entendrons-nous dans nos églises évangéliques des prières bibliques pour qu’au jugement dernier, Dieu fasse miséricorde à un tel frère parce qu’il nous a beaucoup soutenu ou pour qu’il ne tienne pas compte de la couardise d’un tel autre qui nous a causé bien de la peine ? Verrons-nous un jour ce genre d’amour chez nos frères et soeurs qui fait circuler le sang de Christ dans son corps et recouvre les péchés commis contre eux, comme le sang humain qui détruit les toxines ? Nous trouverions tous un grand bénéfice dans ce genre de requête, n’est-ce pas ?
En appendice je vous propose un texte relatant comment un catholique m’a expliqué sa compréhension de la prière pour les morts en rapport au purgatoire, vous noterez que j’ai déjà répondu à plusieurs de ses arguments dans le texte que vous venez de lire. J’y rajoute un bref commentaire sur les livres apocryphes.
« Je pense par expérience, qu’elle n’est pas bien perçue dans le monde protestant en général, le tout étant mis souvent dans le même lot « abominations et inventions romaines »…. Pour finir de résumer cet aspect de la prière pour les morts, c’est un tout avec le Purgatoire (c’est pour cela que les chronologies des « inventions » romaines me font rigoler : on y mentionne « l’invention » de la prière pour les morts dès les premiers siècles et « l’invention » et l’invention du Purgatoire au moyen âge : en attendant le moyen âge, ils étaient ou les défunts pour lesquels les premiers chrétiens priaient ? ;-D ).
Récapitulons : Bien que justifiés par le Christ et revêtus du manteau du salut, nous pouvons mourir avec les imperfections du péché que nous venons de commettre sans nous en être encore repentis. Bien que nous n’ayons alors pas
l’impeccabilité nécessaire à entrer au Ciel (Apocalypse 21:27), la Grâce de Dieu nous sauve, puisque nous sommes au Christ. Mais probablement à la manière de 1Corinthiens 3:15, comme à travers un feu parce que, même si nous avons construit sur le Christ, toutes nos oeuvres n’étaient pas solidement établies sur lui (Certains ajoutent la parabole de Matthieu 5:23-26 : « Si donc tu présentes ton offrande à l’autel, et que là tu te souviennes que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande devant l’autel, et va d’abord te réconcilier avec ton frère ; puis, viens présenter ton offrande. Accorde-toi promptement avec ton adversaire, pendant que tu es en chemin avec lui, de peur qu’il ne te livre au juge, que le juge ne te livre à l’officier de justice, et que tu ne sois mis en prison. Je te le dis en vérité, tu ne sortiras pas de là que tu n’aies payé le dernier quadrant. » : Qui est le juge, si ce n’est le Juge ? Quelle est cette prison dans laquelle le juge envoie pour « payer » le manque de charité fraternelle et d’où l’on peut ressortir, si ce n’est le Purgatoire ?)
Ce passage à travers un feu, appelé Purgatoire (la « purgation » des séquelles du péché) se déroule de manière mystérieuse : nous ne connaissons de ce qui se passe après la mort que des notions assez floues, puisque nous seront affranchis des lois physiques de ce monde–ci. La Tradition juive, puis chrétienne, croit qu’on peut prier pour purifier les morts de leurs péchés. Comme Jean -pour les vivants- dit dans sa première épître qu’on peut prier pour un frère qui pèche (sauf en cas de péché qui conduit à la mort), nous croyons que la prière a une efficacité pour les morts en purgation. Rien dans l’Ecriture ne s’y oppose. Par ailleurs, nous voyons dans l’Ecriture une trace certaine, le fameux passage de Macchabée, qui est incontestablement une assise à la prière pour les morts, pour peu qu’on l’accepte dans le canon biblique. Ajoutons le fameux Onésiphore dont certains exégètes affirment qu’il est mort (pour des raisons que je n’ai pas retenues) et que Paul appelle la miséricorde de Dieu sur lui décédé (mais bon, ce passage n’est pas un passage « fondement » pour la prière pour les morts, compte tenu de l’incertitude actuelle sur le sort d’Onésiphore). »
Les citations de deux livres apocryphes (2Macchabées 12:41-46) pour appuyer la prière pour les morts et (Sagesse 3:5-6) parlant de la purification des morts ne seront pas convaincantes pour un chrétien non-catholique, au contraire cela appuie la décision de ne pas les avoir inclus dans la Bible qu’ils utilisent. Si les Pères de l’Église citent souvent ces livres apocryphes, les écrivains du Nouveau Testament n’ont font rien, est-ce juste un hasard fortuit ? Alors que Paul dit que « Toute Écriture est inspirée de Dieu », lui qui fait appel souvent à l’Ancien Testament, il ne cite jamais ces deux livres pour appuyer ses enseignements (2Ti.3:16). Je conviens que l’argument de l’absence ne prouve rien hors de tout doute, car il a très bien pu les citer lors de ses enseignements qui ne nous sont pas parvenus. Un autre argument qui démilite en la faveur du livre des Macchabées c’est que l’auteur des Macchabées lui-même ne se prend pas au sérieux, ceci est remarquable à la lecture de sa conclusion que je cite ci-dessous:
2Macchabées 15:37 Ainsi se passèrent les choses concernant Nikanor, et, comme depuis ce temps-là la ville demeura en la possession des Hébreux, je finirai également mon ouvrage ici même. 38 Si la composition en est bonne et réussie, c’est aussi ce que j’ai voulu. A-t-elle peu de valeur et ne dépasse-t-elle pas la médiocrité? C’est tout ce que j’ai pu faire… 39 Comme il est nuisible de boire seulement du vin ou seulement de l’eau, tandis que le vin mêlé à l’eau est agréable et produit une délicieuse jouissance, de même c’est l’art de disposer le récit qui charme l’entendement de ceux qui lisent le livre. C’est donc ici que j’y mettrai fin.
Voici maintenant les deux textes apocryphes en faveur de la prière pour les morts :
2Macchabées 12:41 Aussi bénirent-ils tous le juste jugement du Seigneur, qui avait rendu manifestes ces choses secrètes; 42 et, se mettant en prières, ils demandèrent que la faute qui avait été commise fût livrée à l’oubli. Mais le très vaillant Judas exhortait le peuple à se conserver sans péché, en voyant devant leurs yeux ce qui était arrivé à cause des péchés de ceux qui avaient été tués. 43 Et, après avoir fait une collecte, il envoya douze mille drachmes d’argent à Jérusalem, afin qu’un sacrifice fût offert pour les péchés des morts, ayant de bonnes et de religieuses pensées touchant la résurrection 44 (car s’il n’avait pas espéré que ceux qui avaient été tués ressusciteraient, il eût regardé comme une chose vaine et superflue de prier pour les morts); 45 et il considérait qu’une grande miséricorde était réservée à ceux qui étaient morts avec piété. 46 C’est donc une sainte et salutaire pensée de prier pour les morts, afin qu’ils soient délivrés de leurs péchés.
Sagesse 3:1. Mais les âmes des justes sont dans la main de Dieu, et le tourment de la mort ne les touchera pas. 2. Aux yeux des insensés ils ont paru mourir, et leur sortie de ce monde a été regardée comme une affliction, 3. et leur séparation d’avec nous comme un anéantissement, et cependant ils sont en paix; 4. et s’ils ont souffert des tourments devant les hommes, leur espérance est pleine d’immortalité. 5. Leur tribulation a été légère, et leur récompense sera grande, car Dieu les a éprouvés, et les a trouvés dignes de Lui. 6. Il les a mis à l’épreuve comme l’or dans la fournaise, Il les a agréés comme une hostie d’holocauste, et quand leur temps sera venu, Il les regardera favorablement.
J’ai trouvé sur la pagehttp://www.bibleetnombres.online.fr/apocryph.htm des informations qui n’inspirent vraiment pas confiance en ces livres.
Ces livres abondent tous deux en inexactitudes et en contradictions, aussi bien que les autres apocryphes. On fait régner, Darius sur la Grèce (1 Macc. 1. 1, texte grec), ce qui est contraire à l’histoire, Alexandre partage de son vivant son royaume à généraux (1 Macc. .1. 6), ce qui est aussi contraire à l’histoire. On prétend à tort qu’Antiochus fut fait prisonnier par les Romains (1Macc. 8. 7 – 8). Il y a un ramassis d’assertions fausses (1 Macc. 8. 1- 16). D’autres portions sont tout à fait fausses (1 Macc. 10. 1 ; 12. 7). Enfin, ces livres se contredisent entre eux, comme on peut le voir en comparant divers passages (1 Macc. 6. 17. avec 2 10. 11 ; 1 Macc. 7, avec 2 Macc. 14. 15 ; 1 Macc. 6..8 — 13, avec 2 Macc.10. 11 ; 1 Macc. 7, avec 2 Macc. 14. 15 ; 1 Macc. 6. 8 — 13, avec 2 Macc. 1. 13 et suivants)., Ils font mourir le même roi de trois manières différentes (1 Macc. 6. 16 ; 2 Macc. 1. 16 ; 9. 28). Le suicide est loué (2 Macc. 14. 37 — 46), en opposition à la Parole de Dieu, qui dit : » Tu ne tueras point « . (Exode 20. 13) (…)
Les Pères des premiers siècles, unanimes dans leurs témoignages, et d’anciens docteurs de l’Eglise de Rome répètent que les apocryphes ne sont pas les oracles de Dieu. Méliton, évêque de Sardes, qui avait visité toutes les Eglises de l’Orient dit que pas une d’elles ne recevait les livres apocryphes. Eusèbe, Origène, Hilaire de Poitiers, Athanase, Cyrille de Jérusalem. Épiphane, Grégoire de Nazianze, Rufin, Augustin, Jérôme, et beaucoup d’autres évêques et docteurs, les répudient d’un commun accord, et déclarent que, comme ils n’étaient pas les oracles de Dieu, ils ne furent pas mis dans l’arche de l’alliance. (…) Le concile de Laodicée ne les admet pas non plus ; et je remarque qu’il devient la voix de l’Eglise entière. En Afrique, Augustin nous dit qu’ils ne sont lus que comme livres inférieurs et sans autorité. Au septième siècle, Jean Damascène (si favorable d’ailleurs, à d’autres opinions de l’Eglise latine), ne compte que vingt deux livres de l’Ancien Testament, et comme Epiphane il remarque que les apocryphes ne furent pas mis dans l’arche sainte. Et quant aux docteurs romains, deux cardinaux, Cajétan (1639) et Ximénès (1517), et avec eux tous les docteurs d’Alcala, Thomas d’Aquin (1274), Nicolas de Lyra (1660), Paginus (1527), et bien d’autres, les excluent des Bibles qu’ils impriment ou commentent, enfin, c’est un pape (604) qui » pense, dit-il, n’avoir pas mal agi en citant le livre des Maccabées, quoiqu’il ne soit pas canonique, mais écrit seulement pour l’édification de l’Église. »
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