Est-ce qu’un chrétien peut dire qu’il est malade ?

Il y a un enseignement qui court dans certaines églises selon lequel il ne faut jamais dire : « je suis malade » quand tu es malade. Il faut plutôt employer une circonlocution dans le genre : « je me bats contre une virus ou une bactérie ou un cancer », etc. Cette façon d’aborder la maladie a du bon car elle met une distance entre nous et elle. La maladie ne fait pas partie de nous, elle y est en intruse. Je me suis fait personnellement reprendre parce que je disais que j’étais malade alors qu’une vilaine grippe me faisait tousser à en perdre la voix.

Cet enseignement a le mérite aussi de faire ressortir que sur la croix, Jésus a pris toutes nos maladies autant que tous nos péchés (Es.53:4-5), ce qui est en soi un très bon rappel parce que c’est une vérité biblique. Si Jésus a pris sur lui nos maladies, alors ce ne sont pas les nôtres, elles ne sont plus à nous.

Est-ce à dire qu’un chrétien ne sera plus jamais malade ou ne péchera plus jamais ? Certains sont convaincus être rendus là dans leur foi. Parce que nous avons été transférés du royaume de Satan où règne le péché et la maladie et transportés dans le royaume de Dieu où ces choses ne peuvent exister, certains ont acquis la profonde conviction qu’ils ne seront plus jamais malades et qu’ils ne pécheront plus jamais. Que Dieu honore leur foi, préserve leur santé et inspire toujours leur comportement, qu’ils soient constamment remplis par le Saint-Esprit grâce à la prière, à la méditation des Écritures et aux pensées et paroles édifiantes.

Proverbes 3:26 Car l’Eternel sera ton assurance, et il préservera ton pied de toute embûche.

2Th 3:3 Le Seigneur est fidèle, il vous affermira et vous préservera du malin.

Pour ceux qui, dans l’église, n’ont pas encore atteint ce niveau stratosphérique de révélation et de sanctification, l’apôtre Jacques donne donc ces conseils pertinents et empreints de sagesse spirituelle :

Jacques 5 :14 Quelqu’un parmi vous est-il malade? Qu’il appelle les anciens de l’Eglise, et que les anciens prient pour lui, en l’oignant d’huile au nom du Seigneur;
15 la prière de la foi sauvera le malade, et le Seigneur le relèvera; et s’il a commis des péchés, il lui sera pardonné.

Tiens donc, on y lit – Quelqu’un parmi vous est-il malade? – littéralement – Quelqu’un parmi vous de malade? – car le verbe être est sous-entendu, comme c’est souvent le cas en grec.

1. Première constatation

Identifier un frère comme malade n’est donc pas une mauvaise théologie. Le frère qui se dit malade n’a pas besoin d’être repris d’avoir parlé ainsi, il a besoin de nos prières et celle des anciens, c’est encore mieux !

2. Deuxième constatation

La maladie n’est pas toujours la conséquence directe d’un péché que tu as commis. Car Jacques dit bien SI tu as commis un péché, tu seras pardonné, c’est une possibilité et non une certitude.

Comparez avec Luc 13:9 où ce mot grec « kan » traduit par « si » dans Ja.5:15 est traduit par « peut-être » :

Lu.13:9 Peut-être (kan) à l’avenir donnera-t-il du fruit; sinon, tu le couperas.

On pourrait citer en exemple Epaphrodite qui avait été gravement malade en venant rendre service à Paul avec des offrandes, sa maladie n’était certainement pas dûe à un péché de sa part !

Philippiens 2:25 J’ai estimé nécessaire de vous renvoyer notre frère Épaphrodite, mon compagnon de travail et de combat, lui que vous m’aviez envoyé pour m’apporter l’aide dont j’avais besoin.
26 Il désire beaucoup vous revoir tous et il est préoccupé parce que vous avez appris sa maladie.
27 Il a été malade, en effet, et bien près de mourir; mais Dieu a eu pitié de lui, et non seulement de lui, mais aussi de moi, pour que je n’éprouve pas une tristesse encore plus grande.
28 Je me sens donc d’autant plus pressé de vous l’envoyer, afin que vous vous réjouissiez de le revoir et que ma propre tristesse disparaisse.
29 Ainsi, accueillez-le avec une joie entière, comme un frère dans le Seigneur. Vous devez avoir de l’estime pour des hommes tels que lui,
30 car il a été près de mourir pour l’oeuvre du Christ: il a risqué sa vie pour m’apporter l’aide que vous ne pouviez pas m’apporter vous-mêmes.

3. Troisième constatation

Le chrétien peut encore commettre des péchés après sa conversion, il a besoin de progresser dans sa sanctification.

1Jean 1:8 Si nous disons que nous n’avons pas de péché, nous nous trompons nous-mêmes et la vérité n’est pas en nous.
9 Si nous reconnaissons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner et pour nous purifier de tout mal.
10 Si nous disons que nous n’avons pas péché, nous faisons de Dieu un menteur, et sa parole n’est pas en nous.
2:1 Mes petits enfants, je vous écris cela afin que vous ne péchiez pas. Mais si quelqu’un a péché, nous avons un défenseur auprès du Père, Jésus-Christ le juste.
2 Il est lui-même la victime expiatoire pour nos péchés, et non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier.

Jacques 3:1 Mes frères, ne soyez pas nombreux à enseigner; vous le savez: nous qui enseignons, nous serons jugés plus sévèrement.
2 Car chacun de nous commet des fautes de bien des manières. Celui qui ne commet jamais de faute dans ses paroles est un homme parvenu à l’état d’adulte, capable de maîtriser aussi son corps tout entier.

2Co 7:1 Ayant donc de telles promesses, bien-aimés, purifions-nous de toute souillure de la chair et de l’esprit, en achevant notre sanctification dans la crainte de Dieu.

À mesure que sa sanctification progressera, il péchera de moins en moins souvent, toutes les épîtres du Nouveau Testament ont une partie qui a été écrite pour nous aider à progresser dans la sanctification.

Il y a une différence entre le fait constater qu’un virus est en nous et nous rend malades et le fait de s’approprier cette maladie et d’en faire un trophée pour attirer l’attention d’autrui et se faire plaindre. Par exemple : j’ai telle maladie qui me rend la vie très difficile, viens me consoler.

Cependant, je ne vois pas le but de jouer sur les mots en disant que je ne suis pas malade, je combats un virus.

Jacques ne reprend pas celui qui est malade en lui disant : « un chrétien n’est jamais malade, il combat juste des maladies ». Jacques reconnaît le fait que des chrétiens peuvent être malades et faire des péchés. Il dit que si quelqu’un réalise qu’il est malade, ce n’est pas de tomber dans le déni et de faire comme s’il ne l’était pas mais plutôt de prendre des actions concrètes d’aller chercher des soins. Il donne comme solution d’aller voir les anciens pour qu’on prie pour lui. L’onction d’huile est un médicament très efficace quand elle est appliquée avec foi. C’est Dieu qui guérit toutes les maladies, peu importe le moyen par lequel la guérison arrive. Voilà pourquoi ce n’est pas non plus un manque de foi de prendre des médicaments pour se soigner et guérir, c’est plutôt une marque de connaissance empreinte de sagesse car Dieu a tout mis dans la création pour qu’on puisse se soigner et plusieurs souffrent ou même meurent non par manque de foi mais par manque de connaissance. C’est pourquoi Paul dit à Timothée non pas d’aller chasser ses maux d’estomac au nom de Jésus mais de prendre un peu de vin pour aider sa digestion. Timothée souffrait par manque de connaissance et non par manque de foi.

1Ti 5:23 Ne continue pas à ne boire que de l’eau; mais fais usage d’un peu de vin, à cause de ton estomac et de tes fréquentes indispositions.

Pour conclure, je nous souhaite à tous la même chose que l’apôtre Jean a fait avec Gaïus, avec une promesse des Écritures pour que ce souhait soit une réalité dans nos vies :

3Jean 2 Bien-aimé, je souhaite que tu prospères à tout point de vue et sois en bonne santé, à l’image de ton âme.

Proverbes 4:20 Mon fils, sois attentif à mes paroles, Prête l’oreille à mes discours.
21 Qu’ils ne s’éloignent pas de tes yeux; Garde-les dans le fond de ton coeur;
22 Car c’est la vie pour ceux qui les trouvent, C’est la santé pour tout leur corps.

décembre 13, 2017

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