La prêtrise et les femmes dans l’église

Lucy Winkett

De plus en plus de dénominations acceptent des femmes comme pasteurs ou prêtres. J’y vois au moins quatre raisons principales.

1. L’une d’elle étant le manque de candidat masculin efficace et disponible pour remplir l’office. À l’instar de Déborah dans l’Ancien Testament, si aucun homme se lève, une femme se lèvera et remplira très bien l’office par la grâce de Dieu.

2. Une autre raison n’a pas à voir avec le manque de candidat masculin mais plutôt avec le désir naturel de servir le Seigneur avec ses dons naturels. Il y a des femmes érudites qui sont très bonnes oratrices, alors elles peuvent prononcer des sermons très édifiants, plusieurs se sont formées en relation d’aide ce qui les a préparées pour la pastorale.

3. Une troisième raison, c’est qu’en Jésus, il n’y a pas plus de distinction entre un homme et une femme qu’entre un juif et un grec parce qu’ils sont tous nés de nouveau et aptes à être remplis du Saint-Esprit. C’est lui qui inspire et il peut aussi bien le faire dans une femme que dans un homme, comme il peut aussi bien le faire dans un juif que dans un grec.

4. Une quatrième raison, moins noble, est que certaines femmes désirent accomplir des tâches réservées jusque là aux hommes seulement pour montrer qu’elles sont aussi capables qu’eux et qu’elles peuvent même faire mieux que bien des hommes… ce qu’elles arrivent parfois à prouver !

Là c’est plus un esprit de rivalité, de compétition et d’orgueil qui se manifeste, l’oeuvre du ministère est alors accomplie par la chair, par les capacités humaines. Le Saint-Esprit résiste et tôt ou tard il y aura un brisement.

Voici un survol de l’avancée des femmes aux postes de direction ecclésiastique:

Les protestants ont été les premiers, en 1945, à accepter l’ordination des femmes. Mais cela était sans doute plus facile chez eux où toute personne détient potentiellement des attributs de prêtre. Aujourd’hui, 10% des pasteurs sont des femmes, mais il y a 50% de jeunes filles chez les aspirants à la prêtrise. Chez les juifs, la 1ère femme rabbin date de 1972. Il n’y en a qu’une en France. L’ordination des femmes dans l’église anglicane ne date que de l’année dernière, mais les femmes y sont arrivées en masse : 13 ont été ordonnées à la fois. Ceci a provoqué une réaction de refus de la part de 200 prêtres. Ils ont cherché refuge dans la religion catholique, ce qui pose un problème pour ceux qui sont mariés. Chez les orthodoxes, essentiellement en Russie, on est conscient que c’est grâce aux femmes que le sentiment religieux a pu se maintenir pendant les périodes de persécution de l’église. Celle-ci est pourtant restée fidèle à la tradition. Pour s’opposer à l’ordination des femmes, l’église orthodoxe s’appuie toujours sur l’argument de l’impureté, vieux mythe qui ne trouve aucune justification dans l’Evangile. En fait, dans l’Evangile, tous les ennemis de Jésus sont des hommes. Toutes les femmes qui le rencontrent le reconnaissent immédiatement comme fils de Dieu. Leur dialogue avec lui est d’une rare qualité. L’une au moins (la Cananéenne), le force à approfondir sa réflexion. La femme a toujours joué un rôle déterminant dans la transmission du sentiment religieux d’une génération à l’autre, et dans la propagation de la foi chrétienne. Au moyen- Orient, la pratique de l’hospitalité assurait la survie aux voyageurs qui devaient parcourir à pied de grandes étendues peu peuplées. Une fois dans les maisons, l’étranger s’imprégnait de l’atmosphère que la femme y faisait régner. Aujourd’hui, chez les catholiques, 80% de la catéchèse, 60% des tâches d’aumônerie, sont assurées par les femmes. La femme peut-elle aussi donner les sacrements ? France Quéré ne trouve pas convaincants les argument avancés par Jean-Paul II, et pense qu’après lui, l’église catholique finira par accepter l’ordination des femmes.

– Citation de Frédéric Bastiat d’après un compte rendu de la soirée du 11 février 1995 avec France Quéré.

Des Églises Évangéliques n’acceptent pas des femmes pasteurs même si elles soutiennent des femmes missionnaires qui sont appelées à faire le même travail ! C’est plutôt inconsistant comme approche, non ? Ce n’est pas bon pour nous, mais c’est bon pour les autres … Dans les milieux pentecôtistes, depuis un siècle, plusieurs femmes sont pasteurs et s’acquittent avec excellence de leur tâche ministérielle. Ma propre épouse est pasteur dans notre église et elle est très appréciée.

Voici les passages cités habituellement pour interdire aux femmes de prêcher dans les églises.

1Timothée 2:11 Que la femme s’instruise paisiblement, dans une entière soumission. 12 Je ne lui permets pas d’enseigner et de dominer sur l’homme, mais je lui demande de garder une attitude paisible.

1Corinthiens 14:34 Que vos femmes se taisent dans les assemblées, car il ne leur est pas permis de parler ; mais qu’elles soient soumises, comme le dit aussi la loi.
35 Et si elles veulent apprendre quelque chose, qu’elles interrogent leurs propres maris chez elles, car il est honteux pour une femme de parler dans l’assemblée.

1Corinthiens 11:5 toute femme qui prie ou qui prophétise, la tête découverte, déshonore sa tête, car c’es la même chose qu’une femme qui serait rasé

Si on prend cela au pied de la lettre, on devrait comprendre que la femme ne peut prier et prophétiser dans l’église qu’en utilisant le langage des sourds-muets et en se couvrant la tête ! Cela n’a pas de sens évidemment et il y a d’autres façons de ocmprendre ces deux passages, je vais vous en parler plus loin.

Il est clair que dans la Parole de Dieu les femmes peuvent exercer le ministère autant que les hommes. Paul a établi plusieurs femmes dans le ministère dans les églises qu’il a fondées.

1° Le ministère d’«ancienne»

Les anciens venaient directement après les apôtres dans la hiérarchie de l’église (Actes 15:6). En grec le titre «ancien» se dit « presbuteros », littéralement, le suffixe « eros » indique un comparatif, dans ce cas-ci « les plus vieux ». Ce titre est employé au féminin « presbuteras » dans 1Timothée 5:2, traduit par « femmes âgées » par Segond mais qui aurait tout aussi bien pu être traduit par « anciennes ». Les anciens des juifs comme les anciens de l’Église étaient naturellement choisis parmi les plus expérimentés dans la foi, les plus vieux dans le Seigneur (1Timothée 3:6), aussi bien chez les hommes que chez les femmes.

1 Pierre 5:5 De même, vous qui êtes (plus) jeunes (neoteros), soyez soumis aux (plus) anciens (presbuteros).

1Timothée 5:1 Ne réprimande pas rudement le vieillard (presbuteros), mais exhorte-le comme un père; exhorte les jeunes gens (neoteros) comme des frères, 2 les femmes âgées (presbuteras) comme des mères, celles qui sont jeunes (neoteras) comme des soeurs, en toute pureté.

2° Le ministère de «compagne d’oeuvre» (Priscille)

Actes 18:24 Un Juif nommé Apollos, né à Alexandrie, était arrivé à Éphèse. C’était un bon orateur, qui connaissait très bien les Écritures. 25 Il avait été instruit quant au chemin du Seigneur et, plein d’enthousiasme, il annonçait et enseignait avec exactitude ce qui concerne Jésus. Mais il ne connaissait que le baptême de Jean. 26 Il se mit à parler avec assurance dans la synagogue. Après l’avoir entendu, Priscille et Aquilas le prirent avec eux pour lui expliquer plus exactement le chemin de Dieu.

Éphésiens 4:11 C’est lui qui a fait don de certains comme apôtres, d’autres comme prophètes, d’autres comme évangélistes, et d’autres encore comme pasteurs et enseignants.

Priscille (Prisca) n’était pas identifiée par le titre d’ancienne comme telle mais elle en exerçait certainement les fonctions. Elle faisait partie de la direction de l’Église de Corinthe avec son mari Aquilas, l’église se réunissait chez eux (1Corinthiens 16:19).

Aquilas et Priscille collaboraient avec Paul depuis leurs années à Corinthe (Actes 18:3), les deux l’ont suivi à Éphése où ils ont rencontré Apollos. Ils avaient pris en charge la formation de l’enseignant Apollos (Actes 18:24-26). Paul l’inclut dans ses compagnons d’oeuvre missionnaire (« sunergos » en grec) (Romains 16:3), au même titre que Timothée (Romains 16:21) et Tite (2Corinthiens 8:23). Certainement que Paul savait que Priscille enseignait Apollos. Alors pourquoi Paul a-t-il écrit à Timothée qu’il avait laissé dans cette église d’Éphèse de ne pas permettre aux femmes d’y enseigner ? Comment Priscille avait-elle pris cette ordre de Paul ? Si Paul a écrit une telle chose à Timothée, ça devait être un vrai problème dans l’Église d’Éphèse. Paul s’adresse toujours à des situations concrètes, les chrétiennes d’Éphèse devaient faire du trouble pour que Paul leur demande de garder la paix et leur interdise d’enseigner des choses qui amenaient du trouble dans l’église. À l’Église de Corinthe, on a une idée du trouble que ces femmes devaient causer. Les femmes dans l’Église de Corinthe devaient carrément se taire et attendre d’être en dehors de l’église avant de parler à leurs maris qui étaient dans une section séparée dans l’église, car à cette époque, les hommes et les femmes ne s’assoyaient pas ensemble. Puisque les femmes pouvaient prier ou prophétiser et qu’elles pouvaient aussi enseigner comme le faisait Priscille, Paul devait leur demander de se taire dans des circonstances bien précises et c’est ce qu’on lit dans 1Corinthiens 14:35. Cela ne pouvait être une interdiction absolue d’enseigner puisque cela se faisait déjà. La demande de garder le silence concernait leur bavardage pendant la réunion qui faisait du désordre et n’avait pas rapport avec leurs paroles inspirées par le Saint-Esprit qu’elles pouvaient prononcer pour édifier, corriger, consoler et convaincre les membres de l’Église (1Corinthiens 14:3); imaginez un instant la cacophonie produite par des femmes qui se mettent à interpeler leurs maris dans une autre section de l’église.

À l’Église des Philippiens, Paul avait même nommée deux chrétiennes engagées dans le ministère par leur nom ; Évodie et Syntyche comme des compagnes d’oeuvre qui avaient combattu pour l’évangile avec lui mais qui n’arrivaient plus à s’entendre.

Philippiens 4:2 Je supplie Évodie, et je supplie Syntyche, d’avoir une même pensée dans le Seigneur. 3 Oui, je te prie, toi aussi, vrai compagnon de travail, aide celles qui ont combattu avec moi dans l’évangile avec Clément aussi et mes autres compagnons d’oeuvre, dont les noms sont dans le livre de vie.

Ces femmes, de par le titre que Paul leur donne, étaient hautement placées dans l’Église de Philippes, quelqu’un qui combat avec Paul dans l’évangile, ce n’est pas quelqu’un qui passe le balai dans l’église !

3° Le ministère de «diaconesse» (Phoebé)

Romains 16:1 Je vous recommande Phoebé, notre soeur, qui est diaconesse de l’église de Cenchrées. 2 afin que vous la receviez en notre Seigneur d’une manière digne des saints, et que vous l’assistiez dans les choses où elle aurait besoin de vous, car elle a donné aide à plusieurs et à moi-même. 3 Saluez Prisca et Aquilas, mes compagnons d’oeuvre en Jésus-Christ

Le mot « aide » dans Romains 16:2 est « prostasis » en grec, il désigne une femme responsable des autres en les soutenant financièrement (cf. Luc 8:3). « Prostasis » n’est pas employé ailleurs dans le NT mais nous retrouvons ailleurs sa forme verbe « proisthèmi ». Dans Tite 3:8 et 14, il est employé pour la pratique de bonnes oeuvres, dans 1Timothée 3:4,5,12, il est employé en rapport à la direction du foyer et dans 1Timorhée 5:17 dans la direction de l’église. Phoebé, dont le nom dérive de « phôs » (lumière) était une femme brillante, dont le service dans l’église de Cenchrées avait été reconnu pour qu’on lui donne le titre de diaconesse (diakonos), titre qu’elle partage avec Appolos, Paul (1Corinthiens 3:5) et même Jésus (Romains 15:8), titre traduit par le mot français «serviteur» dans ces passages.

4° Le ministère de prophétesse (filles du diacre, devenu évangéliste, Philippe)

Dans le Nouveau Testament, on retrouve des femmes qui sont appelées prophétesses (Actes 20:4), et si on ne retrouve pas de femmes appelées pasteurs comme telles, on remarque que Priscille a joué le rôle de pasteur avec Apollos en lui enseignant plus exactement les voies de Dieu, avec son mari. Dans la liste de Éphésiens 4:11, contrairement aux autres fonctions nommées, pasteurs et enseignants sont joints par une conjonction. Ce qui va dans le sens qu’un pasteur enseigne tout naturellement les brebis.

Les femmes peuvent prier et prophétiser, cela implique de s’exprimer à haute voix.

Actes 21:8 Nous partîmes le lendemain, et nous arrivâmes à Césarée. Etant entrés dans la maison de Philippe l’évangéliste, qui était l’un des sept, nous logeâmes chez lui. 9 Il avait quatre filles vierges qui prophétisaient.

1 Corinthiens 11:5 Toute femme, au contraire, qui prie ou qui prophétise…

Dans la même lettre où Paul avait écrit que la femme prie et prophétise, il écrit aussi :

« que les femmes se taisent dans les assemblées, car il ne leur est pas permis d’y parler; mais qu’elles soient soumises, selon que le dit aussi la loi. » 1 Corinthiens 14:34

Paul n’avait pas de problème de mémoire, il n’était pas non plus inconséquent, c’est l’Esprit de Dieu qui l’inspirait. Dans le chapitre 11, il établit clairement le principe que les femmes sont appelées à parler à Dieu (prière) et aux hommes (prophétie) autant que les hommes alors nous devons comprendre qu’au chapitre 14, il s’adresse à un problème particulier ; les femmes bavassaient durant le déroulement des assemblées, alors il leur dit de se taire et d’écouter dans la soumission ceux (autant des hommes que des femmes) qui prennent la parole, inspirés par le Saint-Esprit.

Dans sa lettre à Timothée, Paul s’adresse aussi à des problèmes particuliers dans l’église d’Éphèse, il dit aux hommes de prier sans colère ni mauvaises pensées, il dit aux femmes :

1 Timothée 2:12 Je ne permets pas à la femme d’enseigner, ni de prendre de l’autorité sur l’homme; mais elle doit demeurer dans le silence.

1Corinthiens 14:3 Celui qui prophétise, au contraire, parle aux hommes, les édifie, les exhorte, les console.

Tentez seulement une fois d’édifier, exhorter et consoler sans enseigner ! Alors si Paul dit que la femme prophétise, c’est qu’elle peut enseigner aussi. Le problème soulevé à Éphèse devait donc s’apparenter à des femmes qui enseignaient des fausses doctrines et entraînaient les hommes dans le péché, comme Jésus le mentionne dans sa lettre à l’église de Thyatire où la « prophétesse » Jézabel enseignait !

Apocalypse 2:20 Mais ce que j’ai contre toi, c’est que tu laisses la femme Jézabel, qui se dit prophétesse, enseigner et séduire mes serviteurs, pour qu’ils se livrent à l’impudicité et qu’ils mangent des viandes sacrifiées aux idoles. 21 Je lui ai donné du temps, afin qu’elle se repentît, et elle ne veut pas se repentir de son impudicité. 22 Voici, je vais la jeter sur un lit, et envoyer une grande tribulation à ceux qui commettent adultère avec elle, à moins qu’ils ne se repentent de leurs œuvres. 23 Je ferai mourir de mort ses enfants ; et toutes les Eglises connaîtront que je suis celui qui sonde les reins et les cœurs, et je vous rendrai à chacun selon vos œuvres.

Paul mettait en garde les Éphésiens contre les agnostiques qui prêchaient que la connaissance venait en fait de la femme, ceux-ci avançaient que c’était Adam qui avait été séduit dans le jardin d’Eden (1Timothée 2:13). Il y avait aussi un groupe qui vouait un culte à Diane, une déesse grecque. Certaines de ces femmes enseignaient (fausses doctrines) la journée et étaient des prostituées la nuit.

Il faut toujours interpréter la Parole à la lumière de toute la Parole. Paul n’aurait pas pu affirmer comme une généralité que la femme n’avait pas le droit d’enseigner ou même de parler dans l’église alors que lui-même côtoyait et approuvait des femmes dans le ministère qui priaient, prophétisaient et enseignaient.

Combien de femmes sont parties seules en mission et ont été puissamment utilisées par le Seigneur pour partir des églises? Toutes ont eu à prendre autorité sur les hommes qu’elles ont amenés à l’évangile puisque ceux-ci n’avaient évidemment pas la maturité d’enseigner, la Parole de Dieu met en garde de ne pas mettre de nouveaux convertis dans des postes d’autorités de peur qu’il ne tombe dans l’orgueil comme cela a été le cas du diable, 1Timothée 3:6. N’est-ce pas hypocrite et incohérent d’accepter que des femmes soient missionnaires et de refuser qu’elles soient enseignantes dans des églises déjà établies alors que le responsabilité de l’enseignement est bien plus grande dans une église où il y a seulement des nouveaux chrétiens influençables et incapables de bien discerner l’enseignement qui leur est apporté ?!

Si on peut distinguer les hommes des femmes sur le plan physique, sur le plan spirituel, en Jésus-Christ, il n’y a plus de distinction entre les hommes et les femmes (Galates 3:28), Joyce Meyer et ses consoeurs peuvent donc continuer à enseigner non seulement leur église mais toute la chrétienté par internet, le Saint-Esprit est évidemment d’accord avec cela puisqu’il les inspire et nous édifie, exhorte et console par les enseignements qu’elles nous apportent !

En conclusion, la position dans l’Église locale allait au mérite et n’était pas une question de sexe, car en Jésus-Christ, il n’y a plus ni homme ni femme, le genre n’a pas plus d’incidence que la culture et la race.

Galates 3:26 Car vous êtes tous enfants de Dieu par la foi qui vous lie à Jésus-Christ.
27 Vous tous, en effet, avez été unis au Christ dans le baptême et vous vous êtes ainsi revêtus de tout ce qu’il nous offre.
28 Il n’importe donc plus que l’on soit juif ou non juif, esclave ou libre, homme ou femme ; en effet, vous êtes tous un dans la communion avec Jésus-Christ.
29 Si vous appartenez au Christ, vous êtes alors les descendants d’Abraham et vous recevrez l’héritage que Dieu a promis.

juin 19, 2019

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